Ils ne retiennent plus leurs coups. Fini le temps où François Hollande usait de périphrases et autres figures de style pour viser son principal adversaire sans jamais le nommer. Désormais, le candidat socialiste consacre une bonne partie de ses discours à cogner sur Nicolas Sarkozy. L’homme, ses idées, son bilan, tout y passe. « Maintenant, on va le taper » avait-il confié à des journalistes en marge d’un déplacement à la Réunion. François Hollande a eu beau démentir ce « off », force est de constater qu’il l’applique au pied de la lettre. Face à lui, le président-candidat n’est pas mécontent de ce changement de ton. C’est même tout le contraire. Nicolas Sarkozy attendait avec impatience l’entrée dans l’arène du candidat PS. Il en est convaincu, le match de 2012 sera avant tout un match de personnalités. Dans le camp sarkozyste, beaucoup d’espoirs se fondent sur le débat d’entre-deux tours.
Mais dans les faits, Nicolas Sarkozy et François Hollande sont déjà face à face. Par médias interposés, depuis leurs meetings respectifs, les deux favoris se répondent du tac au tac. L’un n’a pas encore fini sa phrase que l’autre a déjà rétorqué. Les deux camps se toisent, s’épient et se copient. Lorsque Nicolas Sarkozy annonce une conférence de presse pour présenter son programme chiffré, François Hollande lui coupe l’herbe sous le pied en dévoilant la veille, sa feuille de route pour la première année de son quinquennat s’il est élu. Lorsque le candidat socialiste décide d’un grand rassemblement « populaire et festif » le 15 avril au château de Vincennes, le président-candidat appelle la « majorité silencieuse » à venir le soutenir le même jour place de la Concorde à Paris. Les deux hommes sont décidés à ne rien laisser passer.
Le match est déjà bel et bien installé. L’affiche promet du suspens, des coups et peut-être quelques rebondissements. Mais une inconnue persiste : les Français veulent-ils vraiment de ce duel ? Réponse le 22 avril où le taux d’abstention risque de jouer les trouble-fête.
Crédit photo : AFP
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