A quoi ressemble une femme lorsqu'elle s'abandonne totalement et atteint enfin l'orgasme ? Albert Pocej, un photographe professionnel lituanien, s'est posé la question au détour d'un rêve et a décidé de capturer lui-même cet instant intense et tellement intime. "Au début, j'ai cru que ce serait impossible à réaliser", explique-t-il sur le site de Bored Panda. Car si l'intention était là, "trouver des modèles fut la part la plus compliquée du travail". Comment convaincre une femme de se laisser photographier en pleine extase ? Albert Pocej a contacté beaucoup de femmes, celles qu'il considérait le plus à l'aise avec leur corps. Mais face à cette requête, beaucoup ont expliqué ne pas avoir le courage, tandis que d'autres ont préféré répondre simplement par le silence.
Au final, 15 femmes se sont laissées convaincre. Le photographe raconte : "Pour arriver aux meilleurs résultats, j'ai parfois utilisé la technique du time-lapse, qui permet de prendre une photo toute les secondes de manière automatique. Cela était pratique quand je n'étais pas aux alentours et ça permettait aux modèles de se relaxer. Certaines femmes n'avaient pas besoin de ça et j'ai pu les photographier moi-même". Sobrement intitulée Orgasm, la série de photos en noir et blanc est à la fois belle, intrigante et authentique.
Marija, Sandra, Laura et les autres modèles apparaissent parfois en intérieur, d'autres fois en extérieur. L'une est alanguie sur un piano, une autre au milieu d'un champ, une autre encore se tient bien droite devant son miroir... mais elles partagent toutes un point commun : elles ne sont pas nues. Leur corps sort du cadre, il est presque invisible. Pas question de montrer les parties intimes des modèles, de tomber dans un délire de voyeurisme proche du porno. L'idée est bien de capturer les expressions, les visages qui se crispent, les yeux qui se ferment, les bouches qui s'ouvrent pour laisser parfois échapper un cri ou un murmure de plaisir.
Si le projet d'Albert Pocej est avant tout artistique, il permet aussi de lever le tabou qui entoure encore trop souvent la masturbation féminine. Car si 85% des femmes s'adonnent au plaisir en solitaire, ce geste reste bien ancré dans la catégorie des choses dont on ne parle pas. Contempler cette série de clichés est donc un bon moyen de se sentir plus à l'aise avec "la chose", de se libérer de la honte qui entoure cette pratique. La masturbation féminine ne devrait pas être honteuse ou secrète, elle devrait être célébrée. Et si un homme l'a compris, alors pourquoi pas nous ?