En Espagne, le Parti populaire (PP) a remporté les élections législatives ce dimanche, avec une majorité absolue inédite. Le pays, inquiet et sans illusions dans un contexte de crise européenne vécue de plein fouet par les Espagnols, a ainsi sanctionné le gouvernement socialiste, au pouvoir depuis 2004, et qui devient la nouvelle victime d’une crise qui a déjà fait tomber les gouvernements grec et italien.
Mené par Mariano Rajoy, 56 ans, qui dirigera le prochain gouvernement, le PP a obtenu 186 sièges de députés contre 111 au Parti socialiste (PSOE), qui enregistre son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie. Devant ses partisans, M. Rajoy a déclaré qu’il n’aurait pas d’autre ennemi « que la crise économique », mais aussi « le chômage, le déficit, la dette excessive, la stagnation économique et tout ce qui maintient ce pays dans cette situation critique ». Il a cependant reconnu que l’Espagne connaîtrait une nouvelle cure de rigueur et qu’ « il n’allait pas y avoir de miracle » face à une situation économique très difficile. « Ce n'est un secret pour personne que nous allons gouverner dans la conjoncture la plus délicate pour l'Espagne de ces 30 dernières années », a-t-il rappelé.
Depuis mai 2010, les Espagnols sont soumis à une politique d'austérité, avec parmi les mesures de rigueur la baisse de 5% du salaire des fonctionnaires, le gel des retraites ou encore le recul de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. L’Espagne compte par ailleurs 5 millions de chômeurs. Une austérité qui avait résigné le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, à avancer les élections législatives prévues en mars 2012.
La crise a par ailleurs entraîné une perte de confiance envers les grands partis politiques. Signe de cette défiance envers la gauche et la droite espagnoles, exprimée depuis le mois de mai par le mouvement des « indignés », la coalition écolo-communiste IU (Izquierda Unida), qui compte actuellement deux députés, en obtient onze lors des élections de dimanche.
Le PP, fort de sa majorité absolue, est en mesure de gouverner seul le pays. Mariano Rajoy, homme tenace mais jugé par beaucoup comme étant sans charisme, devrait être investi chef du gouvernement à partir du 20 décembre, une semaine au moins après l'installation des deux chambres du Parlement le 13.
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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