Avec seulement 3 % des grandes entreprises qui utilisaient le cloud computing en 2008, les chiffres ne présageaient en effet rien de bon pour le marché. Les études aux résultats mitigés se multipliaient. 4 % des PME utilisaient des services de cloud computing en 2009 alors que 44 % des entreprises déclaraient ne pas être attirées par le concept en lui-même. Des statistiques si basses qu’il paraît étonnant de voir le cloud monté au rang des technologies indispensables pour les entreprises aujourd’hui. Ce changement d’avis s’explique pourtant facilement. Si les technologies disponibles en 2008 ne permettaient pas une utilisation optimisée de cet informatique en nuage, l’avènement de la fibre optique et du très haut débit dans le secteur a été salvateur pour le marché du cloud dans les années qui suivirent.
Le cloud computing représente pour les entrepreneurs une opportunité de pouvoir accéder à toutes leurs informations où qu’ils soient par le biais de datacenters. Ces centres de données possèdent une infinité de possibilités certes, mais sans une connexion très haut débit par la fibre optique, leurs bénéfices restent inaccessibles pour l’utilisateur. Un nouveau paradigme dans le marché du cloud qui a profité à certaines entreprises et dont d’autres ont sévèrement pâti.
« La fibre optique, maillon indispensable pour accéder au cloud ». Avec un tel slogan, Completel, la branche dédiée aux entreprises de Numericable, a vite montré aux concurrents sa détermination à profiter de ses réseaux FTTO (fibre jusqu’au bureau) pour s’installer durablement dans le marché du cloud. Si Orange Business Service (OBS) a longtemps été considéré comme l’indétrônable premier du marché du cloud, l’entreprise a, depuis l’avènement de la fibre en entreprise, du mal à renouer avec la croissance. Un problème commun à Bouygues et SFR. En 2012, alors que le recul du chiffre d’affaires des télécoms s’est généralisé, Completel a vu ses revenus (Ebitda) progresser de 4 %. Difficile de rivaliser avec les 10 000 km de fibre optique installés sur le territoire français par l’entreprise.
Les technologies évoluent à une vitesse fulgurante aujourd’hui et la moindre erreur de préparation d’une entreprise peut lui être fatale. Déstabilisante au départ, cette course à l’innovation garde un avantage certain : elle met fin à la dictature de certaines entreprises, reines de leur marché pendant trop d’années et permet aux consommateurs de bénéficier des effets de la concurrence.