« My loneliness is killing me », chantait une Britney Spears ingénue en 1998. Métaphore exagérée ? Pas vraiment. D’après Jessica Olien, journaliste américaine, la solitude est un véritable fléau, aussi mortel que le tabac ou l’obésité. Elle raconte dans Slate son expérience.
« Un hiver, j’ai déménagé de New York à Portland (Oregon). Les raisons de mon déménagement étaient logiques : New York est chère et stressante. Je me suis dit que Portland m’offrirait l’espace et le temps dont j’avais besoin pour travailler ». Une fois arrivée à Portland, Jessica Olien ne ressent pas l’apaisement escompté : loin de ses amis, elle se sent seule. Elle essaie de rencontrer des gens, sans pour autant « ressentir de connexion » avec eux. « Je suis devenue morose et presque paranoïaque », relate-elle, « je me réveillais au milieu de la nuit paniquée ». Pendant la journée, elle ressent la solitude par vagues de fièvre. Elle entame alors des recherches sur le sujet. Elle découvre plusieurs études alarmantes : la solitude affecte la santé, et tue : elle est aussi néfaste que la cigarette.
L’isolement peut altérer les fonctions immunitaires et provoquer des inflammations. Ces inflammations mènent à l’arthrite, peuvent provoquer un diabète de type 2 et des maladies cardiaques. La journaliste souligne que la solitude « nous brise le cœur » au sens propre, et déplore que le sujet soit souvent tabou, particulièrement à une époque où il peut être considéré comme « honteux » de ne pas avoir d’amis. Un phénomène qui pourtant se généralise : dans les années 1980, 20% des adultes déclaraient se sentir seuls, ils sont aujourd’hui 40%. Jessica Olien pointe du doigt les réseaux sociaux, où il est de bon ton d’avoir beaucoup d’« amis » et d’interactions. Il en devient encore plus difficile d’avouer sa solitude.
« La plupart d’entre nous savent ce que c’est que de se sentir seul dans une pièce pleine de monde. C’est pour cette raison que même une célébrité peut se sentir profondément seule. Vous pouvez être entouré par des centaines de fans aimants, si vous ne pouvez compter sur aucun connaissance réelle, vous vous sentez isolé », explique-t-elle, se basant sur la tentative de suicide de l’acteur britannique Stephen Fry. Conclusion : en termes d’amitié, mieux vaut privilégier la qualité que la quantité.
Victoria Houssay
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