« La situation économique est gravissime. (…) Nous sommes passés d’un avis de tempête à un avis d’ouragan » : Laurence Parisot, la présidente du Medef, confie ses craintes au Figaro à propos de l’économie française, qui doit faire l’objet de décisions d’urgence pour relancer la compétitivité. Elle a notamment fait le point sur l’état d’esprit des chefs d’entreprise en France, expliquant que « certains patrons sont en état de quasi-panique. (…) Un vent de fronde se lève de partout », avant de souligner l’espoir que représente le rapport de Louis Gallois, Commissaire général à l'investissement, à paraître le 5 novembre prochain.
Laurence Parisot défend le système à « double hélice » : baisse des charges patronales et salariales et hausse des impôts indirects, CSG et TVA. De quoi créer un choc de 30 à 50 milliards d’euros pour réduire le coût du travail et diminuer l’écart avec l’Allemagne : « Ce choc doit être court et se produire sur deux ans, trois ans maximum ». Dans le Figaro, elle précise ses propositions avec des ajustements pour les « non-salariés ou les retraités » et pourrait demander au Haut conseil du financement de la protection sociale de procéder à des simulations. Elle soutient également une réduction plus drastique des finances publiques, arguant que le gouvernement a usé de « trompe-l’œil » : il aurait seulement ralenti la hausse habituelle et naturelle des dépenses annuelles.
La présidente du Medef est ensuite revenue sur son opposition farouche à la taxation des plus-values de cession au même niveau que les revenus, une option qui figure dans le projet de loi de finance 2013. Rejoignant ainsi le Mouvement des pigeons, elle met en cause la classe politique qui a selon elle maintenu les Français dans « l’ignorance économique ». Elle assure que le Medef œuvre pour la réduction du chômage mais d’une autre façon : « Faire baisser le chômage en un an, le gouvernement doit le comprendre, c'est un objectif qui n'est pas tenable sans le succès des entreprises ». Enfin, toujours décidée à réformer les 35 heures, Laurence Parisot affirme qu’il faut « essayer de trouver un cadre qui permette aux entreprises en difficulté de modifier leurs paramètres de masse salariale, d’effectifs, de durée de travail ».
Crédit photo : AFP/ Archives
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