Il règne un « racisme anti-entreprise » en ce moment en France, selon la présidente du Medef. C’est « quelque chose que ressentent tous les entrepreneurs français aujourd'hui, quels qu'ils soient, quelle que soit la taille de leur entreprise et le secteur d'activités dans lequel ils exercent », a-t-elle affirmé sur BFMTV vendredi matin. Et elle persiste : « Je ne regrette pas cette formule ». Alors que le mouvement des Pigeons est parvenu à faire reculer le gouvernement sur la question de la taxation des cessions d'entreprise jeudi, Laurence Parisot a souligné : « Si vous augmentez cette taxe à 58 ou 60% vous découragez la prise de risque, l’entreprenariat. Il s’agit d’avoir l’audace d’emprunter de l’argent, pendant des années vous n’allez pas gagner un rond. Seuls 16% des entrepreneurs se versent des dividendes ». Et de rappeler : « Sans entrepreneurs, il n'y aurait pas d'emploi ».
Si la présidente du Medef a salué la décision du gouvernement de renoncer à taxer les plus-values tirées de la vente des entreprises, elle reste très prudente : « Je n'ai pas la garantie qu'il va reconsidérer les choses et faire marche arrière. (...) A ce stade, nous n'avons pas l'assurance de ce que nous voulons ». Elle a réitéré son opposition, dénonçant une « stigmatisation » : « On a presque sacralisé l'expression "patrons-voyous" », regrette-t-elle, évoquant l’expression utilisée fin septembre par Philippe Cohen, maire de Toulouse, à l’encontre de Sanofi, en déplorant la suppression d’emplois malgré les profits. « Il faut une stratégie économique pro-entrepreneur », a-t-elle encore martelé. « On n’arrivera pas à sortir notre pays du marasme dans lequel il est aujourd'hui ».
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