Une fratrie est un microcosme très organisé, dans lequel chacun a un rôle à tenir : en tant que plus grand, l'aîné joue les vieux sages autoritaires, le cadet, bloqué au milieu, cultive sa différence et ses dons de persuasion pour obtenir ce qu'il veut sans faire de vagues, tandis que le benjamin, en bon petit dernier, demeure l'éternel "bébé" de la famille.
Et une fois n'est pas coutume, ces stéréotypes ne sont pas, pour une fois, totalement absurdes. En réalité, notre place au sein de la famille influe beaucoup sur notre développement personnel, et donc sur notre caractère. Et d'après une étude YouGov, les benjamins, qui sont souvent vus comme des capricieux peu débrouillards et trop couvés... sont aussi souvent les plus drôles et détendus de la fratrie. Zoom sur ces petits derniers qu'on adore détester.
A l'approche des grandes fêtes de famille qui accompagnent chaque fin d'année, YouGov s'est lancé dans une dissection des fratries, afin de mieux comprendre l'influence de notre ordre de naissance sur notre caractère.
Pour son étude, l'organisme a donc demandé à des membres d'une même famille de noter différents aspects de leurs personnalités, ainsi que celles de leurs frères et soeurs. Étaient ainsi évalué le sens des responsabilités, l'humour, la capacité à prendre soin de soi, la réussite, l'organisation...
Les résultats très tranchés de cette recherche démontre que notre rang de naissance modèle réellement notre personnalité. Ainsi, les benjamins font visiblement preuve de plus d'humour que leurs aînés, qui eux, sont plus organisés et responsables : "La différence la plus flagrante se fait au niveau du fardeau de la responsabilité : la majorité des aînés (54%) disent qu'ils sont plus responsables que leurs frères et soeurs, contre 31% de benjamins. Ces derniers, d'un autre côté, sont vus comme des personnes plus drôles (46% contre 36% des aînés), plus simples à vivre et plus détendus", expliquent les chercheurs de l'étude pour The Independent.
En effet, les aînés, en tant qu'enfant numéro 1, peut faire régner sa loi dans la fratrie, ce qui le pousse, à force de jouer les petits chefs, à être autoritaire et à s'imposer. Mais comme il est le plus grand, on attend rapidement de lui qu'il soit capable de se gérer tout seul : ses parents le poussent davantage que leurs autres enfants à être indépendant et autonome.
Très tôt, il est chargé de s'occuper de ses frères et soeurs, jouer avec eux et les surveiller, ce qui lui permet d'acquérir un sens des responsabilités d'autant plus aigu qu'il sait qu'il endossera toutes les bêtises qu'ils pourront faire...D'après l'étude, les aînés, habitués à être efficaces et à mener la danse, sont aussi plus confiants et plus capables de se concentrer sur leur réussite que les autres. L'étoffe des chefs, sans doute !
Les benjamins présentent un profil totalement différent. En bons petits derniers, ils ont souvent été très choyés et couvés : peu habitués à se prendre en charge ou à devoir s'occuper des autres, ils sont souvent désorganisés et peu responsables.
Cependant, le cocon d'amour dans lequel ils ont grandi leur a aussi donné un tempérament beaucoup plus joyeux. Ainsi, les plus jeunes sont beaucoup plus faciles à vivre que les aînés, comme le montre l'étude YouGov : habitués à s'adapter au fonctionnement des autres dès leur plus tendre enfance, ils sont souples, décontractés et ouverts. Et parce qu'ils ont appris que faire rire la galerie était une bonne manière d'attirer l'attention et de se différencier de ses frères et soeurs, ce sont également de véritables boute-en-train, qui aiment être drôles et vivre dans la légèreté et la bonne humeur. A chacun sa parade pour se démarquer !