Grandir sans frère et soeur modèle forcément un caractère. A quoi ressemble au juste la vie d'un enfant unique ? Des experts ont fait le point avec le site Greatist, égratignant au passage quelques clichés sur ces soit-disant "enfants-rois".
Bien sûr, il y a des enfants uniques ultra-chouchoutés. Mais croire que tous les enfants grandissant sans frère et soeur croulent sous les cadeaux est un leurre. Et, comme l'écrit le docteur Susan Newman dans The Case For The Only Child, une grande quantité de recherches montre que "les enfants uniques ne sont pas plus gâtés que la population globale." Selon elle, le fait de "gâter" est un problème existant chez beaucoup de parents et "qui ne se guérit pas parce qu'ils ont deux enfants au lieu d'un".
Les enfants n'ayant pas de fratrie ont davantage tendance à se mettre la pression en fixant la barre très haut. En effet, selon le psychologue Carl Pickhardt auteur de "L'avenir de votre enfant unique" qui s'est confié à Vice, "ils peuvent être très critiques quand ils ne font pas aussi bien qu'ils le souhaitent." Mais cette pression comporte aussi quelques avantages : par exemple, d'après les recherches, les enfants uniques ont tendance à avoir des QI plus élevés.
Ils n'ont peut-être pas eu à partager leurs bonbons et leurs jouets avec des frères et soeurs, mais ils ne sont pas égoïstes pour autant. Ce sont des valeurs que les parents inculquent. En revanche, ils ont pris l'habitude d'organiser leur espace comme bon leur semble et doivent parfois prendre beaucoup sur eux quand quelqu'un ne remet pas le livre dans la bibliothèque en respectant le bon code couleur.
Lorsque les parents invitent leurs amis à dîner, à moins de dialoguer avec son ami imaginaire, l'enfant unique n'a pas d'autres choix que de faire la discussion aux adultes. Et cette sociabilisation précoce autour des gens plus âgés les rend plus à l'aise ensuite dans leurs rapports avec leurs professeurs à l'école, puis plus tard, lorsqu'ils entreront dans le monde du travail. "Ils sont plus à l'aise avec les adultes et l'autorité", confirme le psychologue Carl Pickhardt.
Grandir "seul" n'empêche pas un enfant unique d'avoir des amis, beaucoup même parfois, et de partager plein de choses avec eux. Selon des études, les enfants uniques ont d'ailleurs plus d'amis que la moyenne.
On peut très bien aimer passer du temps avec ses amis et se préserver des plages de solitude pour soi, tout seul. Une caractéristique commune aux enfants uniques qui ont passé pas mal de temps dans leur chambre à bouquiner, dessiner, jouer. Ils aiment rester seuls de temps à autres, un atout pour développer sa créativité et se recentrer sur soi.
N'ayant pas eu l'habitude de se chicaner avec leurs aînés ou cadets, le conflit est quelque chose qui leur est étranger. Et si ne pas se disputer est plutôt une bonne chose, ne pas être en mesure de résoudre un conflit et éviter toute confrontation peut être problématique.
Tout comme ils n'ont pas connu les bagarres entre frangins, les enfants uniques peuvent se montrer particulièrement sensibles, voire extrêmement susceptibles. Cela est dû au fait qu'ils n'ont jamais eu à recevoir beaucoup de critiques, même non méchantes, de leurs proches durant leur enfance. Les enfants issus de famille nombreuses sont généralement mieux rodés et plus armés pour faire face aux piques.
Les enfants uniques n'ont aucun problème à bavarder avec des gens, mais ils préfèrent que cela soit en petit comité. Ils sont peu habitués aux piaillements et peuvent se sentir plus inhibés au sein d'un large groupe. Se retrouver au milieu d'inconnus et devoir prendre la parole ? Ce n'est pas trop leur truc.
Etant le seul descendant, l'enfant unique sera plus inquiet de voir ses parents vieillir et aura tendance à être encore plus éprouvé par leur disparition que les enfants de familles nombreuses qui pourront s'épauler et se réconforter entre eux.