Aux États-Unis, une nouvelle tendance fait fureur dans les écoles. Cette fois, il ne s'agit pas d'un défi idiot et dangereux mais d'un objet qui répond au nom de "juul". En apparence, il ressemble à une clé USB. Mais en réalité, le juul est une mini-cigarette électronique. Ce produit est proposé avec des liquides aux saveurs "friendly" comme la mangue ou la crème brûlée. Un marketing qui cible très clairement les jeunes, rappelle la Food and Drug Administration (FDA).
Commercialisé uniquement aux États-Unis, le juul est si discret et facile à transporter qu'il s'introduit sans difficulté dans de nombreux collèges et lycées. "Les gens vont dans les toilettes pour fumer en cachette entre les heures de classe ou pendant les cours", témoigne un étudiant. Leigh Dunavant, principale au lycée Godwin, précise que la tendance du "juuling" est apparue au printemps dernier au sein de son établissement. "Les enfants sont toujours en quête de nouvelles expériences", a-t-elle expliqué au site américain 7 News. "Je ne pense pas qu'ils se rendent compte des dangers", ajoute la proviseur.
Inquiète, cette dernière a envoyé un courrier aux parents pour les alerter du phénomène. Reconnaissants, de nombreux parents lui ont répondu en avouant qu'ils n'avaient aucune idée de ce qu'il se passait. "Les enfants savent, mais n'en parlent pas à leurs parents", a constaté Leigh Dunavant.
Sollicité par 7 News, Adam Sanabani, propriétaire d'une boutique de e-cigarettes, explique que le meilleur moyen pour les parents de sensibiliser les enfants aux dangers de la vapoteuse consiste à en discuter ouvertement avec eux. "Assurez-vous qu'ils sont conscients des risques à long terme et des dangers de tout ce qu'ils sont tentés d'essayer quand ils sont à l'école", recommande-t-il. Ce dernier rappelle par ailleurs que la vente de e-cigarette à un mineur est strictement interdite. Le produit juul est néanmoins disponible sur la boutique en ligne du site fabriquant. Les mineurs peuvent donc, a priori, s'en procurer facilement.
Pour l'Américain Matt Myers, responsable d'une campagne anti-tabac pour enfants, le "juuling" est d'autant plus dangereux qu'il peut aisément paraître inoffensif aux yeux des adolescents qui l'utilisent. "C'est le produit 'parfait' parce que les enfants n'ont pas la moindre idée qu'un objet aussi élégant, moderne, et high tech pourrait se révéler dangereux", explique-t-il. Matt Myers insiste particulièrement sur le risque de dépendance à la nicotine que cela pourrait créer chez ces adolescents.
Le liquide vendu avec le juul contiendrait en effet des doses élevées de nicotine, l'une des molécules responsables de l'addiction au tabac. Matt Myers admet toutefois que les preuves scientifiquement fondées manquent pour évaluer la probabilité d'un risque réel d'addiction. "La nicotine est un produit très addictif, mais les médecins ne peuvent pas prédire avec certitude que le 'juuling' donnera envie à ces enfant de passer aux vraies cigarettes. Nous ne le savons tout simplement pas", reconnaît-il.