Avec ses 79,4%, elle a fait mieux que son prédécesseur, qui avait obtenu 74% des suffrages. Vendredi 1er mars, Natalie Nougayrède, 46 ans, a été élue à la tête du quotidien « Le Monde » par les membres de la Société des Rédacteurs, pour un mandat de six ans. Elle devient ainsi la première femme à diriger le journal, succédant à Erik Izraelewicz, décédé brutalement en novembre dernier.
Une femme pour diriger « Le Monde », c’est une révolution dans Le Monde de la presse quotidienne, majoritairement conduit par des hommes. Natalie Nougayrède était jusqu'à présent grand reporter et peut se vanter d’avoir une belle carrière derrière elle : diplômée de l'Institut d’études politiques de Strasbourg et du Centre de formation des journalistes (CFJ), elle est passée par Libération, RFI, la BBC, puis Le Monde en 1996, où elle a été successivement correspondante en Ukraine et à Moscou, avant de rejoindre Paris et le service étranger. Sa couverture du conflit tchétchène lui a valu le prix Albert-Londres en 2005.
La journaliste a réaffirmé son désir « d’excellence » pour le quotidien, et veut s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur, qui avait amorcé la refonte du journal, avec le magazine M, les nouveaux cahiers hebdomadaires ou encore le rapprochement entre les équipes de l'édition papier et celles du site Internet. Natalie Nougayrède a également appelé à relever tous les défis du numérique.
Pour autant, la nouvelle patronne n'a jamais dirigé un service. Elle sera officiellement installée dans ses fonctions par le Conseil de Surveillance du « Monde » le 6 mars prochain.
Elodie Cohen Solal
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