Prix Albert-Londres en 2005 pour ses articles sur la guerre de Tchéchénie, grand reporter à Moscou, spécialiste de l’Europe orientale et des problématiques internationales dans l’espace de l’ex-URSS, Natalie Nougayrède a un CV bien rempli. À 46 ans, la journaliste pourrait prendre les rênes du journal du soir pour remplacer Erik Izraelewicz, décédé brutalement le 27 novembre dernier. Elle serait alors la seconde femme à diriger le quotidien fondé par Hubert Beuve-Méry, après Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction de janvier 2010 à juin 2011.
Diplômée de l’Institut d’études politiques de Strasbourg en 1988 et du Centre de formation des journalistes de Paris (CFJ) en 1990, Natalie Nougayrède débute sa carrière en Tchécoslovaquie où elle est correspondante pour la BBC et Libération. Elle devient ensuite correspondante dans le Caucase pour le même quotidien et pour la radio RFI. En 1995, elle rentre en France et est notamment en charge des pages Portrait de Libé. Pour Le Monde, qu'elle intègre en 1996, elle est d’abord pigiste en Ukraine et en Russie avant d’être nommée correspondante à Moscou en 2001, puis correspondante diplomatique. En 2004, elle a reçu le prix de la Presse diplomatique.
Sa candidature a été retenue par les trois actionnaires majoritaires, Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, qui ont proposé son nom à la société des rédacteurs du Monde. Ces derniers devraient voter le 1er mars. Natalie Nougayrède a besoin de recueillir 60% des suffrages pour être définitivement élue.
Candidate de dernière minute, la journaliste, qualifiée d'outsider au sein de la rédaction, a devancé Arnaud Leparmentier, 45 ans, éditorialiste, Franck Nouchi, 56 ans, rédacteur en chef, et Alain Faujas, 67 ans, journaliste économique, qui n'avaient pas réussi à emporter l'unanimité auprès du trio décisionnaire. Selon un communiqué du Monde, ils « comptent sur elle, sa rigueur, son enthousiasme et son professionnalisme pour travailler avec l'ensemble des rédactions du Monde et du Monde.fr afin de poursuivre et d'accélérer les développements éditoriaux initiés par Erik Izraelewicz qui ont permis depuis deux ans une croissance régulière de l'audience du quotidien, la réussite de son magazine M et le développement exceptionnel de ses contenus sur tous les supports numériques ».
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