Une femme qui souhaite porter un pantalon en toute légalité doit en faire la demande auprès de la préfecture. C'est en tout cas ce que dit une loi datant de 1800, qui n’a jamais été abrogée. Les femmes qui portent un pantalon sans autorisation doivent, selon la loi, être « arrêtées et conduites à la préfecture ». Deux circulaires datant de 1892 et 1909 assouplissent cette loi, en tolérant le port du pantalon : « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval ».
Pourtant, en 1946, l’égalité entre les hommes et les femmes était inscrite dans la Constitution : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme». L’interdiction du port du pantalon est donc paradoxale. Même si celle-ci apparaît encore dans les textes officiels, elle n’est plus en vigueur depuis de nombreuses années. « L’abrogation de cette loi est symbolique. Mais on y tient car ce texte à un caractère régressif et humiliant, il légitime le contrôle du corps féminin » explique Asma Guenifi, présidente de l’association « Ni Putes Ni Soumises ». Le mouvement féminin a donc fait de l’abrogation de ce texte l’une de ses 17 revendications, qu’il soumet aujourd’hui même aux candidats à l’élection présidentielle.
Ce n’est pas la première fois qu’une proposition d’abrogation de cette loi est déposée. La dernière, enregistrée le 14 juin 2011, a été portée par Maryvonne Blondin, sénatrice PS. Mais elle n’a jamais pu être mise à l’ordre du jour, victime « d’un embouteillage » de textes au Sénat. Mais la sénatrice ne désespère pas, elle fera abroger cette loi « c’est idiot de garder ça » a-t-elle affirmé.
(Source : leparisien.fr)
Crédit photo : iStockphoto
Sarah Jumel
« Ni Putes Ni Soumises » interpelle les candidats à l'Élysée
Les Parisiennes pourront-elles un jour porter un pantalon ?
Une lycéenne expulsée pour port d'une jupe trop longue