J- 21 pour le premier tour des élections législatives. Alors qu'il a été investi le 15 mai dernier, François Hollande voit démarrer la campagne pour les élections législatives des 10 et 17 juin prochains, tournant crucial pour pouvoir bénéficier de la majorité à l’Assemblée nationale. Installée à la présidence de la République, la gauche attend de disposer de la majorité afin d’appliquer sa politique. La veille de son investiture, François Hollande, parlant une dernière fois devant le PS, avait réclamé une majorité « large ». De même, Manuel Valls estimait le 7 mai qu' « une cohabitation au mois de juin, cela n'aurait aucun sens ».
Redécoupage des circonscriptions
Les scrutins de 2012 seront marqués par une innovation majeure par rapport à 2007 : 330 circonscriptions sur 577 ont été redécoupées dans 67 départements, et onze ont été créées pour les Français de l'étranger. Seuls les candidats ayant obtenu 12,5% des suffrages au premier tour pourront se maintenir au second.
Or, le taux de participation risque d’être bien moindre que celui affiché lors de l’élection présidentielle : en effet, en 2007, on comptait un taux d’abstention au premier tour de près de 40%.
Selon les derniers sondages, la gauche se positionne en tête pour les législatives, remportant entre 45 et 46% des suffrages tandis que la droite parlementaire est créditée d’entre 32 et 33% des voix, face à un Front National situé entre 12 et 16%.
Reste que les trois partis de gauche, PS, EELV et PRG ont échoué à trouver un accord avec le Front de Gauche sur des candidatures uniques dans les circonscriptions où la gauche risque pourtant l’élimination dès le premier tour. Le Front de Gauche entend bien en effet surfer sur la dynamique enclenchée par Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle afin de gonfler son nombre de députés.
Vague rose ou bleu marine ?
A droite, on espère une inversion des tendances favorable à la majorité sortante. « Le pays n'est pas traversé par une vague rose », a souligné l’ancien Premier ministre François Fillon commentant l'écart réduit entre François Hollande et Nicolas Sarkozy au soir du second tour de l’élection présidentielle. La campagne de la droite joue sur la nécessité d’apporter un « contrepoids » à la concentration des pouvoirs dans les mains de la gauche, qui détient actuellement l’Elysée, le Sénat mais aussi la plupart des départements, régions et grandes villes.
Il faudra cependant compter avec l’extrême droite et la vague « bleu marine » promise par le Front National. Marine Le Pen, forte de ses 17,9% lors de la présidentielle, appelle à un « rassemblement bleu marine » : avec une participation proche de celle de 2007, les candidats devront atteindre 21% des voix pour être au second tour. Une configuration qui laisse penser à des duels FN – PS ou FN – UMP au second tour plutôt qu’à des triangulaires.
Du côté du centre, les législatives s’annoncent difficiles. Suite au faible score de François Bayrou à la présidentielle (9,1%), le MoDem est privé de dynamique et M. Bayrou n’est même pas assuré d’une victoire dans son fief des Pyrénées-Atlantiques, où il est arrivé en troisième position lors du premier tour de l’élection présidentielle.
Crédit photo : AFP
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