Le papier toilette est gratuit, les tampons devraient l'être également. C'est à partir de ce constat que Julissa Ferreras Copeland, membre démocrate et directrice du conseil municipal de New York, a decidé de lancer "Free Tampons", un projet visant à équiper chaque lycée et collège new-yorkais d'un distributeur gratuit de produits hygiéniques.
"Lorsque j'étais directrice d'un programme à l'école dans le Queens à New York", confie Julissa Ferreras Copeland, "je me suis rendue compte que certaines jeunes filles rataient l'école et rentraient à la maison parce qu'elles avaient leurs règles. Parfois, c'était dû à une gêne, mais parfois c'est parce qu'elles n'avaient pas le nécessaire sur elles et avaient honte de demander à un professeur ou à une infirmière."
Mis en place depuis septembre 2015 dans les toilettes pour filles de la High School for Arts and Business, un distributeur propose gratuitement des produits d'hygiènes féminines des marques Maxithins et Tampax. Une véritable chance pour les étudiantes de ce lycée situé à Corona, dans le quartier du Queens.
A l'instar de cette initiative ayant rencontré un franc succès, d'ici la fin du mois de mars, 25 écoles publiques du Queens et du Bronx mettront en libre service des protections sanitaires dans les toilettes, à la disposition des 12 000 étudiantes. Une petite révolution pour les filles issues de familles à faible revenu dont l'achat de produits d'hygiène féminine n'est malheureusement pas la priorité. Selon un rapport de la Southern Education Foundation, New York concentre dans ses écoles publiques, un taux alarmant de 79% d'élèves issus de familles pauvres. En conséquence, certaines préfèrent sécher les cours durant leurs règles plutôt que de risquer un "accident".
Dans un trop grand nombre de pays dans le monde, la taxation des protections hygiéniques peut aller jusqu'à 20% malgré le fait qu'ils s'agissent de produits de première nécessité. Les tampons et serviettes représentent de fait un véritable budget pour les femmes réglées. Une récente étude a ainsi révélé que le coût des règles dans la vie d'une femme s'élevait à 23 500 euros. Au vu de ce montant, on comprend bien vite le combat contre la "taxe rose".
"Tout comme nous avons pu démystifier le tabou autour des préservatifs, nous devrions faire de même pour les tampons." avait déclaré Ferreras Copeland lors de la présentation du premier distributeur de ce type. Ajoutant qu'elle voulait "s'assurer qu'aucune d'entre elles ne rate l'école, soit incommodée ou se sente humiliée parce que sa famille ne peut lui acheter de protections hygiéniques."
Alors, à quand un projet de ce type partout dans le monde ?