Animaux emblématiques de Noël, chaque fois au mois de décembre, les rennes sont partout : ils colonisent nos pulls, nos sapins, les vitrines des magasins, les rêves des plus petits...
Pourtant, en réalité, l'heure n'est pas à la fête dans l'Arctique : ces grands herbivores sont menacés par le réchauffement climatique et voit leur population décliner dramatiquement. La hausse des températures continue de menacer les compagnons du Père Noël et de bouleverser leur habitat et comportement naturels.
Avec le réchauffement climatique, les hivers se font de moins en moins froids à Svalbard, l'île norvégienne dans l'Arctique où vivent les rennes. Les températures, boostées par l'émission croissante de gaz à effet de serre, se font bien plus clémentes l'hiver. La conséquence logique ne se fait pas attendre : au lieu de neiger... il pleut.
Et aussi anodin que cela puisse paraître, cela a des conséquences désastrueuses pour les rennes : en effet, pour se nourrir en hiver, ils doivent creuser le sol pour atteindre le lichens et les plantes dont ils se nourrissent. Or, lorsqu'il pleut en hiver, l'eau qui infiltre le sol gèle et recouvre la terre d'une épaisse couche de glace. La couche de glace, bien moins facile à traverser que de la neige fraîche, les forcent à dépenser beaucoup plus d'énergie pour parvenir à se nourrir, comme l'explique The Guardian. Ils s'épuisent en efforts, et ce pour manger bien moins que ce qu'il ne leur faudrait .
Face à cette épreuve, seuls les rennes en meilleur santé parviennent à survivre à l'hiver. Ceux qui viennent de naître, les plus âgés ou les malades meurent de faim. De nombreuses femelles, trop faibles pour creuser suffisamment la glace et se nourrir convenablement, font des fausses couches ou donnent naissance à des rennes anormalement petits, ce qui nuit à la capacité de reproduction du groupe – et donc à sa pérennité.
En effet, le poids est un facteur crucial pour les rennes, car il détermine leur capacité à se reproduire et à maintenir l'espèce en vie. Steve Albon, du James Hutton Institute en Ecosse, a démontré par ses recherches sur les rennes de Svalbard que si leur poids descendait en dessous de la barre des 50 kg, cela entraînerait le déclin de l'ensemble de l'espèce.
Or, la taille des rennes a déjà diminuée de 12% en 15 ans, d'après Albon : "12%, ça peut vous sembler minime, mais vu l'importance du poids dans la reproduction et la survie des rennes, cela a un impact considérable", a-t-il expliqué à l'AFP . Et les recherches les plus récentes sont du plus mauvais augure, puisque comme l'explique PhysOrg, "Au moment où ils deviennent adultes, les rennes nés en 2010 pesaient seulement 48 kg, au lieu de 55 kg pour ceux nés en 1994".
Gardez donc précieusement vos pulls de Noël : à moins de faire un sérieux effort, cela risque d'être le seul endroit où l'on pourra trouver un renne dans quelques années...