Les robots sont-ils les meilleurs coups ?

Tout se commande maintenant et nombreux sont les hommes et les femmes qui cherchent un partenaire idéal comme s’ils géraient l’achat d’une voiture ou d’un grille-pain : les qualités physiques ou psychiques sont listées, et les sites de rencontres sont calibrés pour répondre à cette attente avec plus ou moins de succès.

Mais dans quelques années, ces souhaits seront réalité : les robots vont répondre à toutes les attentes, et plus. Bryant Paul travaille à l’University d’Indiana, dans le département des télécommunications. Il est spécialiste des relations entre sexualité, médias et nouvelles technologies. Des sextoys au cyber-sex, tout fait partie de ce qu’il nomme le « media sex », qu’il qualifie de Triple A : anonyme, abordable et accessible.

Pouvoir assouvir des fantasmes inavouables, ne pas se sentir jugé, faire l’amour à son rythme, sont des avantages incommensurables. Mais la technologie ne permet pas seulement d’accéder plus facilement au sexe, elle améliore aussi les orgasmes. Le fait qu’un sextoys vibre, par exemple, augmente les sensations et améliore la qualité, l’intensité de l’orgasme. Les effets sont tels que les fabricants de préservatifs consacrent une grande part de leur recherche aux capotes vibrantes, à la vibration ultime (certaines fréquences sont plus efficaces que d’autres). L’amplitude, selon le poids et la taille des sextoys se calcule avec la même science, tout comme la qualité du silicone qui doit imiter les douces sensations de la peau au plus près.

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Quels que soient les réserves ou le scepticisme de certains, pour les chercheurs, il ne fait aucun doute que la cyber-sexualité est amenée à entrer de plus en plus dans la vie des gens.

Outre les avantages énoncés précédemment, c’est un moyen efficace de réduire le taux de MST et un moyen « honnête » de tromper son partenaire. Qui se plaindrait d’une relation avec un robot, qui ne laisse ni traces de rouge à lèvres, ni cheveu suspicieux ? Le cyber-sexe donne l’illusion de la perfection et libère du jugement des autres. Au dire des chercheurs, les robots combleront les gens au-delà de toute attente, ils sauront être attentionnés, romantiques, capables de donner de la tendresse comme d’élargir l’univers sexuel du partenaire : ayant connaissance de tous les livres sur la sexualité, ils maîtriseront toutes les pratiques possibles, n’auront pas de tabous, de sautes d’humeur ou de belles-mères, et - point important pour les femmes - ils ne se fatigueront pas.

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Dans une quarantaine d’années, les robots auront notre apparence et seront difficiles à différencier des humains. Au vu de l’attachement que les gens ont déjà à leurs smartphones, il n’est pas utopiste de penser que beaucoup auront des sentiments très forts (une expérience avait été conduite l’année dernière au sein de l’armée américaine, et le général qui avait pour charge de détruire les robots à la fin de l’opération en a pleuré…). Il y aura des robots avec pénis, des robots avec seins et vagins, des robots pour hétérosexuels et des robots pour homosexuels ou bisexuels. Ils pourront donner des trucs et astuces aux partenaires qui se sentent sous-performants avec d’autres humains. Brefs, ils s’annoncent parfaits.

Ce que l’histoire ne dit pas encore - mais les chercheurs sont majoritairement masculins - c’est si les femmes pourront choisir la taille du pénis de leur robot, et si comme au XVIIIe siècle, on pourra mettre un liquide chaud dans leur verge pour donner la sensation du sperme. On ne sait pas plus si les langues seront assez râpeuses et humides pour de longs cunnilingus, mais comme les robots feront aussi des fellations, on aurait tort de s’inquiéter …