C'est une petite révolution dans l'univers de la cosmétique. À la suite d'une évaluation du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs, la concentration autorisée de deux parabènes fréquemment utilisés dans les produits cosmétiques a été revu à la baisse. Leur présence a, par ailleurs, été purement et simplement interdite dans les crèmes prescrites pour traiter les irritations fessières des nourrissons.
Conformément aux directives de la Commission européenne, à l'origine de ces décisions, la concentration maximale autorisée du propylparaben et du butylparaben qui s'élevait autrefois à 0,4% et 0,8% – selon que ces agents conservateurs étaient utilisés seuls ou mélangés – est désormais réduite à 0,14%. Dans un communiqué de presse, la Commission prévient en outre que leur utilisation est formellement « interdite dans les produits sans rinçage destinés à être appliqués sur la zone du siège des enfants de moins de trois ans ». Elle précise en effet que « le risque de pénétration percutanée (à travers la peau, ndlr.) est plus élevé en présence d'une irritation et occlusion de la peau qu'avec une peau intacte ». Mais alors qu'une source européenne citée par l'AFP affirme que cette révision des taux de parabènes dans les produits de beauté constitue une première « reconnaissance implicite de leur possible effet perturbateur endocrinien et de leur potentiel allergène », l'institution a, de son côté, réaffirmé que ces deux substances étaient « sans danger pour la santé » dans les limites fixées.
Quoi qu'il en soit, cette nouvelle réglementation n'entrera pas en vigueur avant six mois, le temps pour les laboratoires de prendre leurs dispositions. Concrètement, ces réformes ne s'appliqueront donc qu'aux produits mis en rayon après le 16 avril 2015.
À noter que le propylparaben et le butylparaben ne sont pas les premiers parabènes à être pointés du doigt. En effet, sur décision de Bruxelles, l'isopropylparaben, l'isobutylparaben, le phénylparaben, le benzylparaben et le pentylparaben seront interdits dans les cosmétiques à compter de ce mois d'octobre. Plus qu'une éventuelle dangerosité, c'est ici « l'absence de données nécessaires à leur réévaluation » qui a motivé la décision de la Commission.