Samedi, entre 200 et 250 personnes se sont rassemblées lors d’une manifestation non déclarée devant l’ambassade américaine à Paris, pour protester contre le film islamophobe « Innocence of muslims », qui a embrasé le monde musulman. Cette manifestation de militants islamistes a donné lieu à des incidents lors de sa dispersion et a conduit à l’interpellation de quelque 150 personnes. Parmi les manifestants, on comptait de nombreux hommes, dont certains habillés à la mode salafiste, mais aussi des jeunes vêtus de manière plus classique et des femmes voilées. « Cette manifestation est inacceptable » et ses participants « caricaturent l'islam tel qu'il est pratiqué dans notre pays », s'est indigné Manuel Valls dimanche sur France 2.
Le ministre de l'Intérieur s'est par ailleurs élevé contre les « prières de rue » et la présence de « femmes voilées entièrement ». « Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues. Je serai extrêmement ferme » a-t-il prévenu. Et d’ajouter : « Notre société a besoin d'apaisement. Regardons ce qui se passe dans le monde. A partir de ce film insignifiant, insupportable, caricatural, vulgaire, on en vient à tuer des gens, assassiner l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye qui avait fait beaucoup pour la libération de ce pays ».
Un appel à la manifestation sur Twitter
Une enquête a été ouverte dimanche sur instruction du parquet de Paris, qui a pour but d'identifier les organisateurs et les participants de ce rassemblement. Il semblerait que la contestation soit née sur Internet, où dès vendredi des appels au rassemblement ont été lancés sur les réseaux sociaux. Dimanche soir, le préfet de police de Paris a expliqué que samedi, « un appel à se réunir à 15h à proximité de l'ambassade des Etats-Unis a circulé sur certains réseaux sociaux » et dès la veille, « un appel similaire avait été lancé ».
Selon Europe1, de nombreux manifestants ont par ailleurs confié à la presse présente sur place avoir été prévenus par texto ou via Twitter de ce rassemblement. Le préfet Bernard Boucault a prévenu que « ceux qui ont appelé à cette manifestation non déclarée, donc illégale, devront en répondre devant la justice ». Ce délit est en effet passible de six mois de prison et 7 500 euros d'amende.
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