L'Advertising Standards Authority (ASA), l'équivalent britannique du Conseil supérieur de l'audiovisuel chez nous, a censuré trois récentes publicités télévisées de la marque de vêtements américaine Nasty Gal pour avoir utilisé un modèle qui paraissait "maladivement trop maigre".
L'ASA a reçu 22 plaintes de téléspectateurs, qui ont contesté le caractère "socialement irresponsable" des publicités. "Alors que le modèle féminin dans les publicités semblait généralement proportionné, il y avait des scènes spécifiques qui, à cause de ses poses, attiraient l'attention sur sa minceur", a déclaré l'ASA dans sa décision.
La publicité en question (voir vidéo ci-dessous) montrait la mannequin allongée sur une chaise longue en train de s'étirer les bras, ce qui "soulignait leur minceur et leur longueur", ainsi qu'une scène où la mannequin se vaporisait de l'eau sur le corps, avec un gros plan sur sa cage thoracique.
"Nous avons considéré que le modèle semblait en sous-poids dans ces séquences et nous en avons conclu que ces publicités étaient irresponsables, a jugé l'ASA.
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, une personne est considérée en sous-poids lorsque son Indice de masse corporelle est inférieur à 16. Au cours des dernières années, des efforts ont été déployés dans l'industrie de la mode pour mettre fin à l'utilisation de mannequins souffrant d'insuffisance pondérale.
Depuis mai 2017, la France applique la loi interdisant l'utilisation de mannequins de défilés jugé·es trop minces. Les agences de mannequins qui emploient des mannequins dont l'IMC est inférieur à un certain niveau sont passibles d'amendes ou de peines de prison, tandis que les magazines peuvent se voir imposer une amende s'ils n'indiquent pas quand les photos ont été retouchées.
Des lois similaires existent déjà depuis plusieurs années en Belgique, en Grande-Bretagne, en Espagne ou encore l'Italie.