Le maire du 8e arrondissement parisien François Lebel, a avancé, sous la forme d’un édito dans le numéro d’octobre du journal municipal, sa position sur le mariage homosexuel : « Si le tabou immémorial du mariage hétérosexuel vient à sauter, qui et quoi s'opposera désormais à ce que d'autres tabous le concernant, moins anciens, bien moins universels, ne tombent à leur tour ? Par exemple : comment s'opposer demain à la polygamie en France, principe qui n'est tabou que dans la société occidentale ? Pourquoi l'âge légal minimum des mariés serait-il maintenu ? Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l'inceste qui sont encore monnaie courante dans ce monde ? »
Cet amalgame douteux n'a pas manqué de provoquer un tollé à gauche comme à droite. Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë dénonce dans un communiqué « une faute morale et répréhensible sur le plan pénal ». Anne Hidalgo, sa première adjointe et candidate à la Mairie de Paris parle, elle, de « propos consternants […] à l'image de la droite parisienne : archaïques, déconnectés des attentes et de la vie des Parisiens ».
Même à droite, la désapprobation fait l’unanimité. Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement a évoqué des « propos [qu'il] ne partage évidemment pas et qui ne [lui] paraissent pas de nature à faire progresser la réflexion sur la loi ». Quant à François Fillon, il n’a d’abord pas voulu attiser la polémique lors de son intervention à la matinale de France Inter : « Je pense que dans le climat politique, social et économique qui est le nôtre, on va assister à la multiplication de ce genre d'arguments […] des deux côtés. On va voir les Français se diviser très profondément et s'insulter. On va voir l'homophobie remonter ». Plus tard dans l’après-midi, il a tout de même raffermi son discours via Twitter : « Je condamne les propos de François Lebel sur le mariage homosexuel qui n'ont pas leur place dans ce débat. Il faut un débat respectueux. »
Nicolas Pasquier
Crédit Photo : AFP
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