Deux ans de prison et cinquante coups de fouet. Telle est la sentence prononcée contre la journaliste iranienne, Marzieh Rasouli. La bloggeuse, pigiste au sein des services arts et culture des quotidiens réformistes Shargh et Etamaad, a annoncé sa condamnation dans un tweet posté lundi 7 juillet. « Condamnée à 50 coups de fouet et deux ans de prison », a-t-elle écrit sur le site de microblogging.
Marzieh Rasouli avait été arrêtée en janvier 2012 et emmenée à la prison d'Evin à Téhéran, tout comme la journaliste Parastoo Dokuhaki, connue pour son engagement en faveur des droits des femmes et le photographe Sahamoddin Bourghani. Le département du crime organisé iranien les avait inculpés le 25 février 2012 pour « propagande contre le régime et perturbation de l'ordre public à travers la participation à des rassemblements ».
Le régime de Téhéran argue que les trois accusés auraient entretenu des relations avec l'antenne local de la BBC, « collaboré à la création d'un réseau secret à des fins de propagande et diffusé des informations classifiées », indique ainsi Filipo Ortona dans les colonnes de Libération. Et le journaliste de poursuivre : « Quelques jours plus tard, ils étaient tous les trois relâchés après le règlement d'une importante caution ».
Amnesty International avait, à l'époque des arrestations, évoqué « une tentative de réprimer des voix potentiellement critiques en vue des élections de mars 2012 ». Un scrutin législatif qui avait abouti sur une écrasante domination des conservateurs au Majlis (le Parlement iranien, ndlr). Des élections, par ailleurs, boycottées par les réformateurs pour protester contre la répression pilotée par l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad, dont ils étaient victimes.
Marzieh Rasouli, qui aurait été transférée au centre de détention d'Evin, a indiqué avoir appris la confirmation de sa condamnation en appel, mardi 7 juillet, par le Tribunal d'application des peines, alors même qu'aucune lettre officielle faisant état du verdict ne lui serait parvenue. Le blog du Monde, Nouvelles d'Iran, rappelle « qu'une autre journaliste, Reihaneh Tabataie, a également été convoquée à Evin, le 21 juin, pour purger une peine d'un an de prison ferme. »
Reporter sans frontières affirme que « 64 journalistes ou net-citoyens » sont actuellement emprisonnés en Iran. Un chiffre qui fait de la République islamique « l'une des cinq plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l'information ».