Nouvelles réglementations environnementales, directive européenne sur l'efficacité énergétique, relance des filières d'énergies renouvelables… La dernière édition du baromètre publié par le cabinet Orientation durable, spécialisé dans le recrutement des métiers du développement durable, révèle que les secteurs des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique tirent le marché de l'emploi vers le haut, avec des profils très spécifiques. Les offres liées à l'efficacité énergétique concernent essentiellement des profils de commerciaux et d'ingénieurs, dont les missions consistent à mettre en œuvre la réglementation thermique (« RT 2012 »), au sein des entreprises, d'un cabinet de conseil ou d'un bureau d'études. Selon l'enquête, à terme, l'immobilier vert et la libéralisation des marchés de l'électricité devraient aboutir à l'ouverture d'un important marché européen avec de fortes retombées en termes de création nette d'emplois. Plusieurs profils sont particulièrement recherchés : les diplômes de thermicien et le capital relationnel auprès des acteurs du BTP ou de l'Habitat (collectivités, organisme de l'habitat social, Investisseurs immobiliers...). Côté rémunérations, celle d'un ingénieur en efficacité énergétique débute autour de 39 000 euros annuels et s'élève à 50 000 euros pour les cadres confirmés. Pour les cadres en charge du développement commercial, les échelles vont de 55 000 à 120 000 euros annuels.
La filière des énergies renouvelables a certes connu des revers mais demeure, en chiffre absolu, le premier employeur du développement durable en France. Pour les cadres envisageant une carrière dans ce secteur, Orientation durable met en garde sur « l'extrême différence » entre l'emploi des chefs de projet et celui des commerciaux. D'un côté, les postes de chefs de projets offrent une réelle attractivité en termes de salaire et de responsabilités. De l'autre, les offres de commerciaux sont en très forte croissance mais s'avèrent de plus en plus décevants tant dans le contenu du poste que dans les salaires (commerciaux au SMIC intégrant un « potentiel » de prime). Autres postes sur ce marché, l'audit et le management environnemental intègrent des profils d'ingénieurs et de juristes ayant une bonne connaissance des normes ISO 14001 et/ou du référentiel EMAS, de l'analyse du risque environnemental et sanitaire...
Enfin, plus limité, le marché des offres d'emplois liés à la RSE concerne essentiellement des postes de mises aux normes (notamment ISO 26000) et reste un marché de niche. « Pas de boom des offres avant 2015 », explique le Baromètre, date-clé de la directive européenne sur la RSE. En attendant, les candidats doivent se méfier du « mythe » de l'expert en développement durable ; les entreprises privilégient en effet les profils de professionnels ayant intégré la RSE à un secteur ou à un métier particulier, donc plus opérationnels. Elles préfèrent également confier ces missions à des salariés en interne et créent donc peu de postes ex-nihilo. Orientation durable conseille de choisir un poste précis avant de se lancer. Un Master RSE peut être le bon choix mais il doit être un complément d'un parcours axé sur un secteur et/ou un métier précis.
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