Le jeune meurtrier présumé d’Agnès, un adolescent de 17 ans, avait déjà été condamné en 2010 pour « agression sexuelle ». Ce terrible assassinat remet donc sur la table la question de la récidive. Afin d’éviter au mieux à l’avenir ce genre de drame, le Premier ministre, François Fillon, a organisé hier une réunion d’urgence avec d’autres ministres. Au cours de celle-ci, trois mesures ont été prises :
- Une meilleure évaluation de la dangerosité des criminels. François Fillon a en effet souhaité auprès du ministre de la Justice, Michel Mercier, et de la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, que des efforts soient réalisés pour mieux évaluer la « dangerosité » des « criminels violents », notamment grâce à la création de centres nationaux d’évaluation (CNE). De nombreux professionnels, particulièrement des psychiatres, interviendraient dans ces structures. Des psychiatres justement, qui subissent trop de pression concernant la récidive. Le président de l’Association nationale des psychiatres experts judiciaires, le docteur Gérard Rossinelli, prévient d’ailleurs : « on nous demande d’évaluer la dangerosité des mis en cause mais notre expertise ne devrait pas suffire à donner une caution au juge ».
- Un meilleur partage de l’information entre les différents services. Le Premier ministre veut donc que les services de santé et les services judiciaires, tous deux tenus au secret professionnel, ainsi que l’Éducation nationale, partagent les informations. Dorénavant, un élève placé sous contrôle judiciaire ne pourra être inscrit dans un établissement que si le chef de celui-ci est informé de cette mesure mais aussi de la nature des faits reprochés à l’élève. Une mesure que ne goûte pas Michel Richard, à la tête d’un collège et secrétaire général adjoint du principal syndicat des chefs d’établissement : « exiger le casier judiciaire de tout élève à l’avenir serait la mesure la plus fumeuse qui soit. En revanche, il est bon d’aller vers un plus grand partage d’informations, avec diffusion restreinte au chef d’établissement ». Celui-ci serait alors responsable de l’élève et de la sécurité des autres élèves.
- Préconiser le placement en centre éducatif fermé. Ces centres, crées en 2002, accueillent des mineurs délinquants récidivistes dès l’âge de 13 ans et sont une alternative à la prison. Cette mesure ne serait en revanche pas systématique (ceci irait à l’encontre du droit français). En effet, dans le cas d’un mineur suspecté de crime, le ministère public devra préconiser un tel placement mais c’est le juge qui décidera de suivre cette réquisition ou non.
Alexandre Roux
(Source : Le Parisien)
Photo : les ministres de l'Intérieur Claude Guéant, de la Justice Michel Mercier et de l'Éducation Luc Chatel le 21 novembre 2011 à Matignon / Crédit : AFP
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