"Monsieur Zemmour a une lecture 'ethnicisante' de la société, il est un peu comme Greta Thunberg ou Madame Rousseau". Ce sont des propos pour le moins déconcertants qu'a tenus au micro du Grand rendez-vous d'Europe 1 le candidat Les Républicains Michel Barnier. L'ancien ministre et gaulliste revendiqué a effectivement tenté une analogie entre le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et les militantes écologistes Sandrine Rousseau et Greta Thunberg.
Pourquoi ? Car ces trois personnes "sont toujours en train d'exploiter les peurs et les angoisses des gens", à en croire le candidat à l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle. L'ancien commissaire européen a donc décidé de "tacler" le raciste et misogyne Eric Zemmour en s'en prenant à deux personnalités féminines engagées dans la cause climatique et féministe.
Ou comment mettre sur un même plan "des lanceuses d'alerte qui s'appuient sur des données scientifiques pour tenter de sauver la planète et un candidat qui flirte avec les épouvantails préférés de l'extrême droite pour creuser son sillon", fustige Les Nouvelles News. Une drôle de logique.
Cette comparaison absurde a été critiquée sur les réseaux sociaux. "Michel Barnier devrait se contenter d'exploiter son cerveau. ça peut servir", "Greta Thunberg et Madame Rousseau s'appuient sur des données confirmées depuis des mois et des mois par 99,99 % des scientifiques de la planète qui n'ont de cesse d'alerter. Les propos limite climatosceptiques de Michel Barnier sont totalement irresponsables", ont ainsi taclé les internautes.
Et une autre d'ajouter sur le même ton : "La leçon du jour : ne dites pas 'alerter sur une grave crise en cours en vulgarisant les discours scientifiques pour pousser à l'action', mais 'exploiter les peurs et les angoisses des gens' (évidemment ça concerne le climat et pas le fascisme)".
Encore une fois, force est de constater que c'est notamment la jeune Greta Thunberg qui cristallise toute la véhémence de politiques n'hésitant pas à la diaboliser.
"Greta Thunberg reflète parfaitement les problématiques du système tel qu'il existe aujourd'hui. Autrement dit, elle est tout ce que le patriarcat déteste. C'est une femme, et plus encore une femme jeune, qui ose élever la voix. Elle est dans la réalité brute, nous explique que nous vivons la fin d'un monde, qu'il est grand temps d'agir pour protéger la planète. Cette réalité violente vient bousculer le confort de tout un chacun, et certains peuvent l'envisager comme une forme d'agression", analyse l'experte écoféministe Marie Bécue.