29 % des filles de 7-10 ans déclarent avoir déjà été victimes ou témoins de moqueries sexistes. Et le chiffre monte carrément à 36 % chez les 11-15 ans. C'est ce que révèle une accablante enquête du CSA pour Milan Presse, nom emblématique de la presse et de l'édition jeunesse (Wapiti, Popi, Toupie), qui s'est longuement attardée sur les témoignages de 1016 enfants interrogés.
Stéréotypes de genre et sexisme s'observeraient donc largement dès la cour de récré, et c'est très inquiétant. La cour de récré, justement. Seulement 64 % des enfants interrogés considèrent que leur traitement est égalitaire au sein de cet espace particulier de jeux et de socialisation. Et parmi les filles âgées de 11 à 15 ans, elles ne sont que 56% à penser ainsi.
Publié par La Croix ce 8 mars, cette enquête nous apprend ainsi que plus les filles grandissent, plus elles sont exposées au sexisme. 24% des filles de 7-10 ans ont déclaré "ne pas agir librement" à cause de ce sexisme banalisé. Parmi les collégiennes, elles sont 33% à avancer cette appréhension.
Parmi ces motifs à sexisme et stéréotypes de genre, se trouvent les jeux et les attitudes privilégiés dans la cour de récré donc. Mais aussi la perception particulière des métiers. Selon Milan Presse, elle demeure "très genrée" parmi les 11-15 ans. 55% des enfants considèrent par exemple que chef(fe) de chantier et conducteur(rice) de poids lourds sont "des métiers d'homme", 67% qu'assistant(e) maternel(le) est "un métier de femme".
En outre, porter du rose ou jouer à la poupée sont des choix loin d'être banalisés dans le périmètre des garçons. Seuls 59% des garçons interrogés dans le cadre de cette enquête chiffrée se disent prêts à le faire. De plus, 72% des filles sondées se disent préoccupées "par leur apparence". Comme une injonction intériorisée.
Mais tout n'est pas noir cependant. 8 enfants sur 10 déclarent ainsi que les garçons peuvent jouer à la marchande, faire de la danse ou encore avoir les cheveux longs. Et plus de 90% des enfants interrogés par le CSA pensent que les filles et les garçons sont traités de la même façon "dans la sphère familiale et en classe", sans réflexions sexistes.
Mais c'est à l'école que le travail reste à faire.