Depuis 1975 dans la rue de la Source, dans le vieux Nancy, Béatrice exerce le plus vieux métier du monde : prostituée. Hormis quelques contraventions, la Nancéenne de 58 ans n’a jamais eu de problème avec la justice. Considérée comme une figure du quartier où elle travaille depuis ses débuts, Béatrice a fait profil bas lors de son audience jeudi 6 septembre devant le tribunal correctionnel de Nancy.
A l’origine de cette mise en examen, l’arrivée d’une missive anonyme en avril adressée au préfet et au procureur général qui stipulait que la Nancéenne racolait les jeunes hommes qui passaient dans sa rue.
Pour venir se défendre au tribunal, elle avait troqué sa mini-jupe et son décolleté profond pour une longue robe sombre. Mais si c’est le parquet qui avait ouvert une enquête, il a finalement demandé la relaxe devant les photos prises par les policiers chargés de l’enquête. La présidente du tribunal, Catherine Hologne a précisé : « On vous voit avec une jupe courte, un décolleté plongeant. Mais je connais beaucoup de gens qui portent des jupes plus courtes. Ces photos me laissent perplexe quant à la notion de racolage. »
Spontanément, les habitants du quartier ont soutenu Béatrice. L’avocat de la défense a d’ailleurs fourni une pétition lors de l’audience où ils révèlent « leur attachement à Béatrice, véritable figure du quartier ». Soulagée à l’issue de la séance, la doyenne des prostituées s’est dite fatiguée et a annoncé qu’elle prendrait sa retraite d’ici un an.
Laure Gamaury
Crédit photo : iStockphoto
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