La nouvelle est un signe d'espoir pour les familles des dizaines de lycéennes kidnappées le 14 avril dernier. Des avions de surveillance américains ont repéré, au mois de juillet, deux groupes de jeunes filles au nord-est du Nigeria, zone contrôlée par Boko Haram.
Selon le Wall Street Journal, qui rapporte l'information, un groupe de 60 à 70 jeunes filles a d'abord été identifié au milieu de la campagne, grâce à une photo aérienne. Quelques jours plus tard, les militaires opérant dans la région ont remarqué un second groupe, composé cette fois de 40 femmes réunies dans un champ.
Incertitude sur l'identité des jeunes femmes
Si rien ne permet pour le moment d'affirmer qu'il s'agit bien d'une partie des 219 lycéennes enlevées par Boko Haram le 14 avril dernier dans la ville de Chibok, l'armée américaine souligne le caractère inhabituel de ce genre de regroupement. « Il est rare de trouver un grand groupe de jeunes femmes comme cela, dans un espace ouvert », a commenté un porte-parole de la mission de surveillance. Un constat partagé par les autorités nigérianes qui estiment qu'il serait très improbable qu'il ne s'agisse pas des disparues.
Depuis leur enlèvement le 14 avril, la communauté internationale est toujours sans nouvelle des lycéennes prises pour cible par Boko Haram, malgré les intenses efforts déployés pour tenter de les retrouver. A Paris et Washington, on souligne que les jeunes femmes ont probablement été séparées en plusieurs petits groupes et font l'objet de déplacements réguliers.
Us spy plane on #Nigeria air space searching for abducteds girls I hope they will not drone the erea.. pic.twitter.com/zifxPneGw0
— Badere Idris (@bidiry_ed) 17 Mai 2014
Si Abubakar Shekau, le chef de la secte islamiste, avait d'abord annoncé il y a plusieurs mois sa volonté de vendre le groupe comme esclaves ou de faire épouser les jeunes filles à ses hommes, le sort des otages reste toujours incertain. Plusieurs proches de Boko Haram affirment en effet que le leader du groupe conçoit désormais ses otages comme une potentielle monnaie d'échange avec le gouvernement nigérian. « Bring back our boys » aurait résumé Abubakar Shekau, en référence au slogan de campagne mondiale pour la libération des otages, pour afficher sa volonté de faire libérer des militants fait prisonniers par les autorités.
Un échange qui semble pour l'instant inenvisageable, comme l'a rappelé Reuben Abati, le porte-parole du président nigérian Goodluck Jonathan : « On n'échange pas des innocents contre des criminels », a-t-il déclaré, faisant écho aux propos du chef de l'Etat. Lors d'une interview au Washington Times, ce dernier a également rappelé que la piste d'un recours à la force était incertaine : « Comment libérer ces filles ? On peut bombarder les lieux et ramasser les corps. Mais est-ce cela que nous voulons ? Il faut être très prudent ». Un point de vue partagé par David Zounmenou, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) basé à Pretoria, en Afrique du Sud, dans une interview publiée sur Terrafemina.
La négociation reste pour le moment la priorité du gouvernement. « Nous négocions depuis le premier jour, avec des équipes (…) mais pour l'instant, nous n'avons aucun résultat », a reconnu Goodluck Jonathan.