Personne n'a oublié Malala Yousafzai. Le 9 octobre 2012, cette jeune Pakistanaise alors âgée de 15 ans avait été prise pour cible par un activiste du Mouvement des talibans du Pakistan en raison de ses positions en faveur de l'éducation des jeunes filles dans son pays. Touchée d'une balle dans la tête, la jeune fille avait de justesse échappé à la mort. Deux ans plus tard, celle qui est désormais une militante d'envergure internationale n'a pas oublié ses convictions.
En fin de semaine dernière, Malala s'est ainsi rendue au Nigeria afin de montrer son soutien aux quelques 219 lycéennes kidnappées, le 14 avril dernier, dans leur lycée de Chibok par le groupe islamiste Boko Haram. Sur place celle qui a reçu en 2013 le prix Sakharov du Parlement européen a rencontré tour à tour les dirigeants du collectif Bring Back Our Girls, qui milite pour la libération des adolescentes, et certaines des lycéennes ayant réussi à échapper à leurs ravisseurs.
« La situation à Chibok (Nigéria) est la même qu'à Swat (nord-ouest du Pakistan) où des extrémistes ont empêché plus de 400 filles d'aller à l'école. Je pense que vos voix sont plus puissantes qu'aucune arme. Ayez confiance en vous et poursuivez votre voyage. Continuez à étudier et vous réussirez parce que nous avons réussi notre voyage. Swat est en paix. Toutes les filles vont à l'école. De la même façon, un jour, vous irez toutes à l'école », a promis Malala après avoir écouté les rescapées. De même, après s'être entretenue avec les parents de jeunes filles toujours portées disparues, la militante a déploré leur désespoir. « Ils ont besoin du soutien du président », a-t-elle réagi.
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Un chef d'État qu'elle a d'ailleurs rencontré hier, jour de ses 17 printemps. « Mon vœux d'anniversaire, cette année, est de voir les lycéennes rentrer chez elle », a déclaré Malala devant la presse, avant d'expliquer avoir demandé au président Goodluck Jonathan « d'aller rendre visite aux parents et aux jeunes filles, pour les encourager et les assurer qu'elles vont revenir ». Mais cette demande sera-t-elle suivie d'effet ?