Renouvellement : tel est le mot d’ordre suivi par les deux candidates rivales à la mairie de Paris, qui s’entendent au moins sur un point. Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet veulent en effet toutes les deux un maximum de nouvelles têtes sur leurs listes pour les municipales de 2014, et de préférence des femmes. Une stratégie qui fait plus d’un mécontent : Jean Tiberi à droite et Daniel Vaillant à gauche notamment ne l’entendent pas de cette oreille et comptent bien peser dans ces élections.
Le JDD l’assurait dans un « indiscret » publié dimanche : NKM aurait l’ambition d’ « éradiquer » les barons de la droite parisienne, tentant de « déstabiliser les sortants ». Si l’entourage de la candidate dément formellement cette croisade, il n’en est pas moins vrai que Nathalie Kosciusko-Morizet doit composer avec plusieurs figures de la droite implantées de longue date dans la capitale. Et l’ex-ministre l’a fait savoir : elle refuserait tout candidat « sous le coup de condamnations importantes ». Dans son viseur : le député-maire du Ve arrondissement de Paris, Jean Tiberi, condamné en mars dernier à dix mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité, dans l'affaire des faux électeurs. Pour la députée-maire de Longjumeau, la bataille s’annonce néanmoins rude face à M. Tiberi qui le répète : « Je ne céderai pas ». Alors que la candidate UMP propose de mettre une femme en tête de liste et de réserver la place de numéro 2 pour le fils de l’actuel maire, Dominique, M. Tiberi a fait savoir qu’il acceptait de laisser sa place uniquement à son fils.
Du côté d’Anne Hidalgo, la priorité politique de sa campagne est claire depuis le début : non au cumul des mandats et oui à la parité. Ainsi, elle exclut automatiquement de la campagne des députés-maires, tels Patrick Bloche (XIe), Pascal Cherki (XIVe) ou Daniel Vaillant (XVIIIe), à qui il est demandé de faire place nette pour laisser la place aux petits nouveaux (et souvent petites nouvelles). Si les deux premiers ont accepté rapidement de lâcher leur mairie (contre un poste de porte-parole de campagne pour M. Cherki), Daniel Vaillant a négocié âprement son départ, avant d’accepter vendredi dernier de finalement ne pas se porter candidat en mars 2014.