« C'est un fantasme de beaucoup de femmes de se prostituer. » Cette sortie aussi surprenante que sotte, affirmée telle une vérité générale, est l’œuvre de François Ozon. Le réalisateur de Jeune et Jolie (l’histoire d’une adolescente de 17 ans qui choisit de se prostituer), l’un des longs métrages les plus remarqués de ce 66e Festival de Cannes, s’est auto-proclamé expert en sexualité féminine.
Interrogé par une journaliste américaine du Hollywood Reporter, il s’est d’abord exprimé sur son film, avant de se lancer dans un dérapage semble-t-il incontrôlé. « Je crois que les femmes comprennent mieux le film que les hommes. Les hommes ont peur, ils se disent "Oh mon Dieu. Il y a tout ça dans la tête d'une femme ?". Je pense que les femmes peuvent facilement se connecter avec cette fille (son personnage principal, ndlr) car c'est un fantasme de beaucoup de femmes de se prostituer. » Et d’ajouter : « Le fait d'être payé pour coucher est quelque chose qui fait partie de la sexualité féminine. »
Devant l’étonnement de la journaliste, le réalisateur aurait pu essayer de limiter la casse. Au contraire, il enfonce le clou : « La sexualité est quelque chose de complexe. Je crois qu'être un objet dans la sexualité est quelque chose d'évident, le fait d'être désiré, utilisé. Il y a une forme de passivité que les femmes recherchent. C'est la réalité. Tout le monde sait ça. Enfin, peut-être pas les Américains ! », conclut-il (enfin). Pas sûr non plus que les Français soient au courant. À défaut de remporter la Palme d’Or à Cannes, Monsieur Ozon pourra toujours se consoler avec celle de la sortie machiste de la semaine.
Rappelée à l’ordre en décembre dernier pour des publicités trop provocantes, la marque de prêt-à-porter American Apparel refait parler d’elle. Cette fois, l’objet du délit est une campagne de communication jugée sexiste par les Suédois. Sur des supports publicitaires faisant la promotion d’une chemise en flanelle unisexe, alors que les messieurs portent cette dernière boutonnée jusqu’au cou ou ouverte sur un tee-shirt, elle est présentée de façon beaucoup plus sexy sur le sexe opposé. Une femme pose ainsi fesses nues et dans une position lascive, la chemise remontée jusqu’au nombril, quand une autre, seins nus et en petite culotte, la porte complètement ouverte.
Se disant « très sensible aux problèmes liés au genre et au sexe », la marque américaine s’est défendue de tout sexisme. « Rien dans ces photos ne déroge à nos convictions. Nous avons simplement mis en scène nos vêtements et nos mannequins de façon attirante et pas le moins du monde discriminatoire », a-t-elle réagi. Mesdames et messieurs les communicants d’American Apparel, permettez-nous de douter de votre bonne foi et, par la même occasion, de vous hisser à la deuxième place de notre classement du sexisme ordinaire.
C’est un fait avéré : l’unique et principale préoccupation des femmes est leur apparence et, en adultes irresponsables qu’elles sont, elles ne peuvent s’empêcher de se maquiller même au volant de leur voiture. Alors pour leur faire perdre cette mauvaise habitude, le constructeur automobile Mini Cooper et Publicis Mexique ont imaginé, juste pour les femmes, la campagne de communication « Don’t make up and drive ». Le message : « Si tu crois que te maquiller au volant est un geste banal, détrompe-toi ». Certes, le maquillage au volant est responsable, chaque année, de nombreux accidents de la route, mais les principales causes restent toutefois l'alcool, la fatigue ou le téléphone portable au volant. Alors, plutôt que de stigmatiser les femmes, n'aurait-il pas été plus judicieux d'imaginer une campagne de communication englobant tous ces facteurs ?
Quand la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur organise un événement autour du vin, elle préfère séparer les hommes et les femmes. La preuve avec ce 4e Trophée régional du vin féminin visant à récompenser « les vins de femmes, par les femmes, pour les femmes ». Résultat, des fiches d’évaluation, roses, se contentant des seuls critères « J’aime » ou « J’aime pas » sans davantage de considération œnologique (car les femmes n'y connaissent rien, c'est bien connu), attachant moins d’importance à la couleur du vin qu’à son packaging. Et, cerise sur le cadeau, un code vestimentaire spécialement choisi pour l’occasion. Mais est-il nécessaire d’en préciser la couleur ? Allez, on vous le dit quand même : « Pink girly », parce que toutes les femmes aiment le rose.
Il n’est pas encore dans les salles obscures françaises (sa sortie est prévue le 12 juin) et déjà, le blockbuster américain Star Trek Into Darkness s’offre la cinquième place de notre palmarès. En cause, une scène montrant le docteur Carol Marcus, joué par l’actrice Alice Eve, en sous-vêtements juste avant d’enfiler une combinaison. Or, pour les fans américains, cette scène de quasi-nudité, inutile, aurait dû être coupée au montage. Un point de vue largement partagé que ces cinéphiles n’ont donc pas hésité à transmettre à l’équipe de production. « Je suis d’accord sur le fait que nous aurions dû faire un meilleur travail sans mettre gratuitement une actrice à peine habillée », a admis sur Twitter le scénariste du film, Damon Lindelof, devant la fronde. Et d’ajouter : « Je vous comprends, j’en prends la responsabilité et je ferai plus attention à l’avenir ». Faute avouée à demi-pardonnée...