Voilà qui tombe mal après la polémique qu'a suscité la privatisation d'une plage par la famille royale saoudienne la semaine dernière. Le magazine Marianne rapporte qu'un émissaire du roi d'Arabie saoudite aurait prié lundi 27 juillet une femme CRS de s'éloigner de la plage.
"Le message était limpide : pour bien faire, on souhaitait qu'elle soit écartée du dispositif qui mobilise une demi-compagnie de CRS, en l'occurrence la CRS n°3. A l'extrême limite, elle pouvait continuer à surveiller la villa si elle le souhaitait, mais elle devait s'éloigner de la plage à l'heure du bain", rapporte la publication.
La fonctionnaire de police, mécontente de cette situation, se serait plainte auprès de ses supérieurs qui auraient insisté pour que cette affaire ne soit pas pas rendue publique. Sollicité pour donner son arbitrage, le Ministère de l'Intérieur, aurait demandé que la fonctionnaire de police continue à faire partie du dispositif de sécurité mis en place aux abords de la plage louée par le roi Salmane ben Abdelaziz al Saoud.
Cependant, Le Figaro rapporte qu'entre-temps, la policière indésirable aurait finalement été retirée du dispositif de sécurité de la plage pour satisfaire les desiderata du monarque saoudien. Joint par Le Figaro, Sylvain Martinache, délégué Unsa-CRS pour la zone Sud explique que "la collègue féminine a été changée de mission, elle est maintenant affectée au parc, c'est à dire à la sécurité du parc automobile". Et le délégué syndical de qualifier cette décision prise dans un but diplomatique de "scandaleuse".
Alors que l'agression d'une jeune femme en maillot à Reims a révélé le week-end dernier à quel point le climat était inflammable au sujet de tout ce qui touche au respect du vivre-ensemble "à la française" et des droits des femmes, le transfert de la CRS à la demande du roi risque de mal passer. Et ce d'autant que l'Arabie saoudite n'est pas franchement réputée pour son progressisme en la matière, n'en déplaise à Christine Lagarde.
MISE A JOUR le 29/07:
Le journal Nice-Matin rapporte mercredi 29 juillet qu'aucune CRS n'avait été écarté sur ordre du roi saoudien, citant un communiqué de presse officiel. La préfecture des Alpes-Maritimes indique que "des personnels féminins agissent sur le dispositif depuis le début de la visite du Roi (cortège, points de sécurisation) sans que cela n'occasionne le moindre problème". "Jamais l'Arabie Saoudite n'a demandé une adaptation du dispositif sur la base de tels critères", dément formellement la préfecture.
Joint par Nice-Matin, le délégué syndical contacté par Le Figaro nie avoir confirmé le transfert de la CRS au journal. "La collègue en question n'a jamais eu de problème. C'est une mauvaise info qui a été donnée", a-t-il déclaré.
Selon Nice-Matin, le polémique est née d'une consigne donnée à deux fonctionnaires de police le jour de l'arrivée du roi à Vallauris, auxquels ont a simplement demandé d'être discrets pendant la baignade du monarque et de ses proches.