Jour après jour, elles tirent le diable par la queue : difficile quand on élève seule son enfant de garder son compte en banque dans le vert, notamment en période de crise. Une étude Ipsos pour le Secours populaire intitulée « Femmes et pauvreté » et publiée jeudi révèle ainsi la précarité financière qui touche une grande majorité des mères célibataires. Les mères isolées seraient les premières victimes de la crise, une sur trois vivant aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. 62 % de ces mamans seules reconnaissent avoir affronté de sérieux problèmes d’argent au cours des 12 derniers mois. Pour maîtriser leur budget, neuf mamans en solo sur dix déclarent se priver de loisirs, de sorties ou encore d’achat de nouveau vêtements. Autre pôle de dépenses à passer régulièrement à la trappe : la santé. Cinq mères célibataires sur dix déclarent ainsi devoir faire l’impasse sur certains soins médicaux pour boucler leur budget. « On ne va pas chez le dentiste parce que c’est hors de prix, même pour aller chez le médecin on se prive, on achète juste du Doliprane pour la fièvre... », raconte ainsi Fathia Kadari, mère de deux garçons adolescents, abandonnée par son mari, interviewée par RFI.
Comment réduire cette pauvreté rampante chez les femmes ? En luttant « contre les écarts de salaires entre hommes et femmes à poste équivalent », répondent les Français interrogés dans le cadre de l’étude. Autres pistes sollicitées : faciliter la garde des enfants ou encore réformer le système des retraites pour assurer de meilleures pensions aux femmes qui ont interrompu leur carrière. D’ailleurs, suite à la publication de ce rapport, les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Marie-Arlette Carlotti ont rappelé dans un communiqué que « des mesures majeures ont d'ores et déjà été engagées par le Gouvernement comme par exemple la programmation de 275 000 solutions d’accueil pour les enfants et la réservation de 10% des places de crèche aux familles en situation de pauvreté ».
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