Interviewé par Franceinfo ce lundi 7 février, quelques heures après la publication d'un entretien exclusif de L'Équipe avec Peng Shuai, le directeur de la rédaction Jérôme Cazadieux est revenu sur les propos de la joueuse de tennis chinoise chinoise. Des déclarations troublantes, un ton "presque robotique" et surtout, une négation pure et dure des événements de ces derniers mois.
Face à Sophie Dorgan et Marc Ventouillac, les reporters du journal dépéché·es sur place, la jeune femme a ainsi répété qu'elle n'a "jamais disparu", avant de démentir l'agression sexuelle qu'elle aurait subie et avait dénoncée sur le réseau social WeChat en novembre dernier. "Agression sexuelle ? Je n'ai jamais dit que quiconque m'avait fait subir une quelconque agression sexuelle", lâche-t-elle, qualifiant l'évènement d'"énorme malentendu". Qu'en est-il du message accusateur, pourquoi a-t-il été effacé ? "Parce que j'en avais envie", affirme l'intéressée.
A ses côtés durant l'échange, qui a duré plus longtemps que prévu, "un membre du CIO chinois et une autre Chinoise dont on ne savait pas exactement quel était le rôle mais qui parlait français", rapporte Jérôme Cazadieux au micro du service public. Peng Shuai était "en bonne forme", selon les journalistes de L'Équipe. Certaines questions avaient été envoyées en amont, mais les deux sont allé·es au-delà.
A propos de sa vie depuis l'automne 2021, la sportive et ancienne numéro une mondiale explique : "Je voudrais tout d'abord que l'on comprenne bien qui je suis : je suis une fille tout à fait normale. Parfois je suis sereine, parfois je suis contente, parfois je me sens triste, ou encore je peux me sentir très stressée. (...) Toutes les émotions et réactions normales qui habitent les femmes, je les vis et les ressens aussi".
Et de reconnaître être parfois "soumise à une très forte pression...". Des mots que L'Equipe estime être "de l'ordre du message subliminal". Celui, peut-on imaginer, que la pression qu'elle évoque émane de l'Etat et n'a rien à voir avec ses performances athlétiques. "Il faut aller au-delà de ces réponses qu'elle donne dans cette affaire et voir la réalité dans l'interstice", détaille ainsi Jérôme Cazadieux à Franceinfo, qui note que "c'est quelqu'un qui a l'air d'aller à peu près bien mais qui est totalement limitée dans son expression orale et physique".
Peng Shuai a également saisi l'occasion d'annoncer mettre un terme à sa carrière professionnelle. "Le tennis a transformé ma vie, m'a apporté de la joie, des défis et tant de choses encore. Même si je ne participe plus à des compétitions professionnelles, je serai pour toujours une joueuse de tennis." Et évoqué qu'elle aimerait se rendre à Lausanne. "Cela doit engager le CIO et les médias à suivre le dossier Peng Shuai", insiste le directeur de la rédaction.
"On a le droit de ne pas la croire", analyse-t-il. "Nous le but de cet entretien c'était de la rencontrer, de lui manifester qu'on ne l'avait pas oubliée."