Si la France est relativement protégée des OGM, reste que nous consommons indirectement des aliments transgéniques et que notre assiette peut contenir des traces de ces organismes génétiquement modifiés. En vertu de la clause de sauvegarde activée au niveau européen en 2008, aucun OGM ne peut être cultivé sur le sol français et la réglementation mise en place en 2004 au niveau européen rend obligatoire un étiquetage signalant la présence d’OGM sur les aliments qui en contiennent plus de 0,9%.
Reste que les techniques actuelles d’identification ne permettent de les détecter qu’à partir de 0,01% de présence. De même, alors que les produits bio sont censés être exempts de toute trace d’OGM, le nouveau règlement adopté en juin 2007 par les ministres européens de l’Agriculture prévoit que les produits labellisés bio vendus en Europe pourront contenir jusqu’à 0,9% de résidus d’OGM en cas de contamination accidentelle prouvée.
Et si les cultures transgéniques sont interdites en France, 80% des animaux d’élevage consomment des céréales contenant des OGM. Ainsi, deux tiers des importations de soja en France sont des OGM qui servent à l’alimentation du bétail : on peut ensuite en trouver des traces dans la viande, les œufs, le lait. Or, ces produits ne sont soumis à aucune obligation en termes d’étiquetage et de traçabilité vis-à-vis des OGM. Cependant, depuis le 1er juillet, certains commerçants ont commencé à indiquer sur les emballages la mention « nourris sans OGM ».
On compte trois catégories de produits sans traces d’organismes génétiquement modifiés. Tout d’abord et en toute logique, les produits qui ne contiennent pas d’ingrédients susceptibles d’être génétiquement modifiés. Ensuite, les produits issus d’animaux étiquetés biologiques (label AB) et également certaines appellations d’origine de produits animaux, dont les cahiers des charges excluent l’utilisation de fourrage OGM pour la production laitière. Typiquement, toute une liste de fromage est concernée et peut être certifiée sans OGM, comme le Comté, l’Abondance, le Rocamadour ou le Reblochon. De même, les éleveurs de viandes étiquetées « Label rouge » se sont engagés à ne pas nourrir leurs bêtes avec des produits transgéniques.
Pour savoir faire le tri et s’y retrouver dans son assiette, Greenpeace publie sur son site une liste classant tous les produits de la grande distribution susceptibles de contenir des OGM, allant de la crèmerie à la viande, en passant par les plats préparés et les petits pots pour bébé.
Voir le guide des produits avec ou sans OGM de Greenpeace
Crédit photo : Stockbyte
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