Philippe Varin, l'actuel président du directoire de PSA Peugeot Citroën qui quittera le groupe au 1er janvier 2014, pourrait partir avec une retraite surcomplémentaire de 21 millions d'euros, selon un document publié par la Confédération générale du travail (CGT). Une retraite chapeau xxl pour celui qui a passé quatre ans dans l'entreprise, alors que le groupe a lancé un vaste plan de restructuration en 2012 de ses activités, notamment en France, pour rétablir la rentabilité de ses activités en Europe.
Près de 70 millions d'euros provisionnés pour les retraites des membres du directoire
PSA Peugeot Citroën aurait provisionné, en 2012, la somme de 20,968 millions d'euros pour faire face au « régime de retraite complémentaire », de celui qui serae prochainement remplacé par Carlos Tavares, l'ex-numéro deux de Renault. « Bien sûr que c'est choquant, bien sûr qu'il devrait y renoncer », a estimé, mardi sur LCI, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT à l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en cours de fermeture.
Le groupe assure quant à lui avoir provisionné cette somme pour couvrir tout au long de sa retraite la part complémentaire de M. Varin. Une somme calculée pour les vingt-cinq prochaines années », indique PSA. La rémunération annuelle du président de 61 ans s'élève à 1,3 million d'euros, depuis deux ans. Philippe Varin n'est pas le seul à bénéficier de telles dispositions. En effet, fin 2012, le groupe avait provisionné quelque 69,9 millions d'euros pour les engagements de retraite concernant les six membres de son directoire.
Et pourtant, les résultats de PSA Peugeot Citroën sont loin d'être brillants. Le chiffre d'affaires du constructeur a encore plongé de 3,8% sur les neufs premiers mois de l'année 2013. Une très lourde restructuration a été lancée en juillet 2012. Celle-ci comprend la fermeture d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et le départ de plus de 8 000 personnes, soit 10% des effectifs du groupe.
« Un parfum d'indécence »
La classe politique dans son ensemble condamne, depuis hier, le montant « excessif » de la retraite-chapeau du dirigeant. « J'aimerais qu'il donne l'exemple, qu'il renonce », a exigé le député UMP, Bruno Le Maire sur Radio Classique. Le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale, François de Rugy a pour sa part évoqué « un parfum d'indécence », un patron « bon à rien », a tancé Jean-Luc Mélenchon. « Je pense qu'il serait bienvenu qu'il y ait un renoncement si les résultats ne sont pas bons. C'est à lui de réfléchir », a estimé sur iTélé, l'ex-président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.
Face au tollé suscité par l'affaire, l'instance déontologique du Medef a fait le choix de s'auto-saisir pour examiner le dossier.
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