« Déterminer s'il est nécessaire de restreindre l'usage de ces médicaments aux femmes qui ne peuvent pas prendre d'autres contraceptifs oraux combinés », tel est l'objectif de l'Agence européenne du médicament qui, à la demande de la France, et malgré ses réserves, s'apprête à réexaminer les pilules contraceptives de troisième et quatrième génération. En effet, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait récemment fait part de sa volonté de voir l'Union européenne réviser les autorisations de mise sur le marché de ces pilules, actuellement au cœur de la polémique en raison de leur présumée dangerosité.
Et si le directeur de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), Dominique Maraninchi, avait rapidement nuancé, précisant qu'il ne s'agissait pas de « suspendre » la fabrication de ces pilules, prescrites à 2,5 millions de Françaises, mais d'en « modifier » les indications de prescription, pour Diane 35, la situation est plus complexe. Ce traitement anti-acné détourné et largement prescrit comme contraceptif pourrait vivre ses dernières heures.
Lundi, sur les ondes de RTL, Dominique Maraninchi estimait ainsi qu'il fallait « arrêter cet usage ambigu ». Et d'insister : « Il faut arrêter de l'utiliser comme contraceptif. Cette situation a assez duré. Ça fait 25 ans que ça dure en France alors qu'il n'est pas autorisé comme contraceptif. C'est la responsabilité de l'agence que de faire respecter les indications des médicaments », tranchait-il, indiquant que des décisions seraient prises dans le courant de la semaine. Dimanche, un rapport de l'ANSM révélait que Diane 35 était responsable de la mort de quatre femmes des suites de thromboses veineuses depuis 1987. Actuellement, près de 315 000 femmes utiliseraient ce traitement des laboratoires pharmaceutiques Bayer dans un but contraceptif.