D'après le baromètre Bonial, face à la hausse des prix annoncée cette rentrée 2022 et les dépenses inévitables liées, notamment, à la scolarité des enfants, les personnes interrogées ont désormais un sentiment largement négatif sur leur pouvoir d'achat. 85 % des sondé·es l'estiment, exactement, soit 4 points de plus qu'en juin dernier. Plus dramatique encore, 34 % affirment que leur pouvoir d'achat "ne leur permet pas de vivre décemment", précise BFM TV qui relaie l'enquête.
A noter que les achats sacrifiés en premier sont d'abord les produits d'hygiène (53 %), les cadeaux pour des proches (50 %) et les courses alimentaires (49 %).
Ce que révèle encore le sondage, c'est une différence qui risque de peser lourd dans le budget des Français·es : les femmes et les hommes ne sont pas contraint·es de la même façon face à l'inflation. 76 % des hommes ayant répondu peuvent ainsi finir le mois sans être dans le rouge, contre 61 % des femmes.
Au-delà des courses de première nécessité, il y a ce qu'on appelle les "achats plaisir". Et dans cette catégorie aussi, les disparités hommes-femmes sont évidentes. Toujours selon les chiffres du baromètre Bonial, moins de la moitié des femmes confient avoir la capacité de continuer à en effectuer, contre 60 % des hommes. Côté capacité de mettre l'argent de côté, même constat : 47 % des sondés l'affirment possible contre 39 % des sondées.
Alors, comment s'explique cet écart ? D'une part par une "sensibilité plus importantes à l'évolution des prix, notamment alimentaires", suggère BFM TV, d'une autre par des inégalités salariales toujours aussi significatives, rapporte l'Insee dans son rapport de 2022, qui succède à celui de 2017. "En 2019, le revenu salarial des femmes reste inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes (28 % en 2000)", note l'Institut national de la statistique et des études économiques.
"Un peu moins d'un tiers de cet écart s'explique par des différences de durée de travail. À l'arrivée des enfants, pour concilier vie privée et vie professionnelle, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail : en 2020, celles qui travaillent sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes (cinq fois plus en 2008). Les femmes ont également moins souvent accès aux postes les mieux payés et travaillent dans des entreprises et secteurs d'activité moins rémunérateurs."