Lundi soir, France 2 diffusait, dans le cadre d’un numéro spécial de l’émission « Mots Croisés », le seul débat télévisé d'avant-premier tour. Une confrontation au cours de laquelle chacun des dix candidats, ou leur représentant, ont abordé plusieurs thématiques dont la dette et l'emploi, exposant tour à tour leurs arguments sur ces enjeux majeurs. Après avoir rappelé le principe de « stricte égalité du temps de parole » sur lequel avait été bâtie l’émission, le journaliste Yves Calvi, a lancé le premier débat de l'émission, consacré à la lutte contre l'endettement.
Tiré au sort, le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a été le premier intervenant de la soirée. En un peu plus d'une minute trente, il a développé son credo en la matière : « relance de la croissance », « protectionnisme pour l'emploi », « sortie de l'euro ». À sa suite, la candidate écologiste Eva Joly a plaidé pour « sortir (des déficits, ndlr.) beaucoup plus doucement que ce qui est exigé de nous ». Elle a lancé deux pistes : la première relative à l'entretien de l'arsenal nucléaire - évoquant un « programme de 16 milliards sur trois ou quatre années » - ; la seconde relevant de la « lutte contre la fraude fiscale qui s'élève à 30 milliards par an».
Dans la foulée, Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy (UMP) a réaffirmé les fondements du programme du président-candidat. « On doit réduire nos déficits pour maîtriser notre destin, ça n'est pas pour faire plaisir aux financiers, aux banquiers », a-t-elle assuré, citant, un peu plus tard, l'auteur Michel Audiard, selon lequel « les bêtises, c'est comme les impôts, on finit toujours par les payer ». Nicolas Sarkozy propose de maîtriser les déficits « en coupant sur les dépenses», a poursuivi NKM, évoquant notamment la réforme des retraites, déjà effective, la baisse des dépenses de fonctionnement de l'État, le gel du budget alloué à l'Union européenne.
Représentant François Hollande, Jean-Marc Ayrault a détaillé les « engagements » du candidat PS. Parmi ces derniers, la « maîtrise de la dépense publique » avec une augmentation inférieure à l'inflation, sauf pour les « dépenses prioritaires comme l'éducation, la santé, la police-justice-gendarmerie ou le Pôle emploi ». Jean-Marc Ayrault a également détaillé les mesures d’une « réorganisation de l'État, nouvelle étape de la décentralisation» où les « doublons » sont évités et une relance de la croissance.
« Il ne faut surtout pas couper les dépenses » a pour sa part affirmé François Delapierre, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), refusant de « rentrer dans une logique» d'austérité, préférant « relancer l'activité du pays » et « mettre la France à l'abri de la finance internationale qui la prend à la gorge ». Florian Philippot, représentant Marine Le Pen (FN), a dit vouloir « mettre fin au casse du siècle » en permettant de « pouvoir emprunter à taux nul directement à la Banque de France ». Il a par ailleurs souligné plusieurs « mauvaises dépenses publiques », telles que la « fraude sociale », « la décentralisation non-maîtrisée », le « coût de l'immigration » ou encore de l'Europe. Marielle de Sarnez, pour François Bayrou (MoDem), a quant à elle proposé de « se remettre à produire en France pour créer de l'emploi », entre autres. Nathalie Arthaud (LO), Philippe Poutou (NPA) et Jacques Cheminade figuraient également sur le plateau de l’émission.
Crédit photo : AFP
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