En octobre 2021, les pronoms de genre "iel" et "iels", employés par les personnes non-binaires, entraient dans le dictionnaire Le Petit Robert. La non-binarité, c'est le fait de refuser d'être catégorisé·e comme "homme" ou "femme" au sein de la société. "Iel" et "iels" sont l'équivalent francophone du "they/them" anglophone, quant à eux présents dans le dictionnaire de référence Merriam-Webster.
Et aujourd'hui, c'est un nouveau pays qui prend en considération les personnes non-binaires. Effectivement, le Conseil des langues de Norvège a confirmé l'entrée prochaine dans la langue officielle d'un nouveau pronom de genre, équivalent du "iel" français : "hen". Une entrée qui devrait s'effectuer d'ici la fin de l'année, pensée en cohésion avec la communauté linguistique et grammaticale norvégienne.
Ce nouveau pronom neutre compte, notamment pour plus de représentation et d'inclusion. Comme l'énonce le Guardian, rapportant les mots d'un jeune citoyen norvégien de 18 ans, "il y a beaucoup de gens qui ne se sentent pas à l'aise avec certains pronoms, mais qui n'ont pas les mots pour le décrire".
Vers une reconnaissance plus globale de la non-binarité au sein de la société norvégienne ? C'est là un espoir que beaucoup partagent, malgré les réactions souvent virulentes qu'une telle évolution peut engendrer, pas seulement en Norvège, mais aux quatre coins du monde. En France, l'entrée dans le dictionnaire de "iel" avait ainsi suscité des critiques.
"Au nom d'une démarche 'inclusive', le dictionnaire a intégré le pronom 'iel'. La culture woke serait-elle arrivée jusqu'au dictionnaire Le Robert ?", s'interrogeait à ce titre le journal conservateur Le Figaro. Et la linguiste Laélia Véron de rétorquer : "Le mot 'iel' est un mot-valise, une forme hybride. Un dictionnaire enregistre l'usage. Le Robert considère donc que le mot 'iel' est en pleine ampleur et va s'imposer, et essaie de suivre de très près l'usage".