La Coupe du Monde féminine de foot en France, c'est parti ! Du 7 juin au 7 juillet, les plus grandes joueuses mondiales s'affronteront sur le terrain. Un moment historique qui devrait marquer un tournant pour le sport au féminin et créer des vocations. Qui remportera le trophée après un mois de compétition ? Nos 23 Bleues ont-elles leurs chances ? Nos confrères de PureMédias ont demandé aux journalistes sportives de faire leurs pronostics.
En joueuse, c'est Delphine Cascarino. C'est vrai qu'on attend beaucoup d'Eugénie Le Sommer, mais je trouve que Delphine Cascarino est d'une fraîcheur et d'une vitesse. Elle m'a impressionnée sur les derniers matchs de l'équipe de France. On en parle moins, mais je pense justement qu'elle peut créer la surprise. Je miserai sur elle !
J'espère que ce sera la surprise, Delphine Cascarino. En 2006, quand Franck Ribéry est arrivé à la Coupe du monde, il n'avait jamais joué en équipe de France. Il avait cette insouciance. On ne l'attendait pas. Puis, il a explosé. Ca a été la surprise, mais aussi celui qui faisait la Une des journaux. J'espère la même chose pour Delphine Cascarino.
Après en surprise médiatique, c'est vrai qu'il y a une jeune fille que beaucoup ont découvert sur les réseaux sociaux lors de la liste des 23 de Corinne Diacre, c'est Vivianne Asseyi, la joueuse de Bordeaux. Il y avait une scène extrêmement émouvante entre elle et sa maman lorsqu'elle a découvert qu'elle était dans les 23. Aujourd'hui, les Girondins postent de petites vidéos. Donc, je pense que ça peut faire le buzz médiatique.
J'espère ! On n'a jamais fait mieux que le dernier carré. Ce serait bien que ça arrive et si possible en France. Ce serait joli d'avoir le doublé avec l'équipe de France masculine un an plus tard. Elles ont les qualités pour le faire. Maintenant, il va falloir résister à la pression. Il va y avoir une pression médiatique plus forte que ce qu'elles ont connu jusqu'à aujourd'hui. Quand les gens nous disent "ce n'est pas très médiatisé le football féminin", il se trouve que c'est déjà très médiatisé. TF1 a diffusé la liste des 23 de Corinne Diacre. TF1 va mettre un très gros dispositif, le même que pour les garçons, sur le football féminin. Ca veut dire que des jeunes filles qui n'étaient pas très médiatisées vont être regardées par 8 millions de personnes. Donc, si elles gagnent la Coupe du monde, ça fera la différence et leurs vies vont changer.
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Estelle Denis sur PureMédias
La surprise est qu'on va se rendre compte que les gens s'y intéressent de plus en plus. C'est ce qui va marquer la Coupe du monde en France. On va être assez étonné des audiences et de ce que ça va procurer au peuple français.
J'ai beaucoup regardé les matchs de Lyon. J'en parle souvent avec Laure Boulleau. Je trouve qu'Eugénie Le Sommer est incroyable. Elle est aidée par le collectif, mais je pense vraiment qu'elle va marquer les esprits.
Oui, franchement. Je le pense. Elle n'est pas favorite, mais ce n'est pas impossible. Ce serait super quand même !
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Marie Portolano sur PureMédias
La surprise sera l'ambiance dans les stades. C'est différent des matchs joués par les garçons. C'est beaucoup plus familial et plus populaire. J'ai eu la chance à l'UEFA de suivre pas mal de matchs de très haut niveau joués par des femmes. Ce n'est vraiment pas la même ambiance. Peut-être qu'on y va avec un état d'esprit différent. Je n'arrive pas bien à expliquer cette différence de climat. Je pense que les téléspectateurs ne s'attendent pas à cet esprit de fête dans les stades, qui entoure souvent les compétitions féminines.
Sur le terrain, j'espère que la surprise sera l'équipe de France. C'est la dernière grande compétition internationale pour une partie de cette équipe. On arrive au bout d'une génération. J'aimerais vraiment qu'elle soit la surprise.
Chez les Françaises, je pense à Amandine Henry, la capitaine emblématique. Les médias parleront beaucoup d'elle. J'espère qu'on parlera aussi de Wendie Renard. A son poste, c'est l'une des meilleures. En termes de notoriété, l'une et l'autre sont les plus connues. Les médias vont s'accrocher aux figures les plus connues. Ensuite, peut-être que la petite Marion Torrent peut nous faire une Pavard, une espèce de truc surgissant de nulle part. Il y aura certainement de belles surprises. J'ai aussi une immense affection et tendresse pour Gaëtane Thiney que je connais depuis longtemps. Je sais que la compétition sera importante pour elle car ce sera sa dernière. En un temps très court, elle a vu la différence de traitement médiatique et de professionnalisation de son sport. Pour elle, c'est plus qu'une Coupe du monde.
Elle le peut, oui. Je pense qu'elle fait partie des cinq équipes sur le papier qui ont à la fois le talent et les ambitions. Après, il y a des équipes qui sont un peu devant en termes de qualité. Cela dit, il y a un an, lors de notre interview sur la Coupe du monde des garçons, j'avais dû faire la même réponse. On n'imaginait pas que l'Espagne allait se tirer une balle dans le pied, avec une histoire de sélectionneur à 48 heures du premier match. On n'imaginait pas que les tenants du titre, les Allemands, allaient se faire battre dès le premier tour. On n'imaginait pas que le Brésil, qui avait fait une campagne de qualification prodigieuse, allait s'empêtrer dans une affaire d'ego dans le vestiaire et s'arrêter en si bon chemin. Forcément, une fois que les gros favoris sont éliminés, ça déblaie le chemin. Donc, est-ce que les Américaines ne seront pas au niveau attendu ? C'est possible. Pareil pour les Allemandes et les Japonaises.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Nathalie Iannetta sur PureMédias
Je miserais bien sur l'Angleterre. Elles ont remporté leur poule. Elles sont allées en demi-finale lors du dernier Euro en 2017 et avaient battu la France en quart.
Je pense principalement à Amandine Henry, la capitaine de l'équipe de France. Elle n'est pas la plus visible, bien qu'elle soit extrêmement efficace sur le terrain. Il se trouve que le timing pour elle est parfait. Elle a une carrière incroyable. C'est cette joueuse qui est partie aux Etats-Unis pour progresser. Elle est revenue en France à Paris, puis à Lyon. Elle est en pleine maturité. Elle tient la boutique. C'est une capitaine emblématique. Je pense que cette Coupe du monde, c'est la sienne ! Ce sera un révélateur pour elle aussi. Elle est bluffante, je trouve.
Bien sûr. Elles sont outsiders car il y a les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne devant dans le classement. Je crois beaucoup en cette équipe de France. Il faut que les filles profitent de cette sorte de frénésie que l'on a pour le football. Surtout qu'il y a une appétence pour le football féminin et plus globalement pour le sport féminin qui est en train de monter. C'est le bon moment pour elles. Ca fait plusieurs mois qu'elles chatouillent les meilleures équipes du monde. Elles auront le plein de confiance car elles seront chez elle. Si elles ratent le coche, ce sera terrible pour elles.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Céline Géraud sur PureMédias
Je ne sais pas s'il y aura une surprise. Je sais par contre qu'Estelle Denis m'a piqué ma joueuse dans son interview qu'elle vous a accordée. C'est Delphine Cascarino. C'est une fille que j'ai découverte en équipe de France cette saison, depuis que je suis les Bleues avec W9 en septembre dernier. C'est une joueuse qui a de grandes capacités de dribble et de percussion. Elle élimine et peut mettre à mal une défense avec sa technique et sa vitesse. C'est aussi la jeunesse ! Elle est également une réalité du football. Elle joue à l'Olympique Lyonnais. On l'attend en équipe de France. Elle va jouer sa première Coupe du monde. J'ai envie de la suivre. Elle a une histoire intéressante.
Je n'en sais rien... Je n'ai pas aimé la polémique qui est née à partir de la non-sélection de Marie-Antoinette Katoto en équipe de France. Les gens qui se sont offusqués de cette non-sélection ne suivent pas du tout le football féminin. Ca m'a fait doucement rire... Moi, je comprenais totalement le choix de Corinne. J'étais persuadée qu'elle ne la prendrait pas. Par rapport à sa logique de groupe et par rapport à ce qu'elle a créé, c'était logique et c'était cohérent avec ses choix. On parle d'une joueuse qui est très jeune, qui a quatre sélections. Il y a des génies qui nous expliquent qu'il y a un rapport avec Benzema et Deschamps. C'est bien de vouloir inventer des polémiques dans le football féminin. Ça veut dire qu'il y a un intérêt et qu'il y a du buzz. Mais c'est complètement faux ! Concernant votre question, je pense qu'une Eugénie Le Sommer sera forcément importante. Une Amandine Henry aussi. Je ne sais pas s'il y aura qu'une joueuse. Quand on regarde l'équipe de France, il y a une variété de buteuses et pleins de joueuses importantes, comme Wendy Renard, par exemple.
Je l'espère. Il y a ce que dit Corinne tout le temps : la finale. Elle veut la gagner. Sinon, ce sera un échec. Mais il y a aussi ce cap qui n'a jamais été franchi jusqu'à présent. Les Bleues n'ont toujours rien gagné. Un jour, ce plafond de verre sera explosé. J'espère que ce sera cet été. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une homogénéité dans cette équipe. Ca m'a marqué lorsque j'étais en bord de terrain pour France/Thaïlande. Amel Majri a raté une passe facile dans son couloir à gauche. Et là, tout le banc l'a encouragée, alors que c'est un match amical et qu'il y avait match nul. Je trouve qu'il y a une vraie cohésion dans cette équipe. Il y a beaucoup de signes qui me plaisent.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Carine Galli sur PureMédias