Le "purple drank" ou "cocktail violet" est un mélange très toxique. Composé d'un mélange de soda, d'alcool et de sirop contre la toux, il procurerait un état de défonce aux adolescents qui l'ingèrent. Ce breuvage artisanal fabriqué par les teens américains aurait débarqué en France en 2013. Selon une étude réalisée dans une université du Maryland, 6,5% des étudiants avaient déjà testé ce mélange. Sur le territoire français, aucune étude n'a encore été menée. Mais depuis le début de l'année, cinq cas d'intoxication ont été répertoriés. On compte deux décès par overdose notamment.
Pauline et Ronan sont tous les deux morts après avoir bu cette boisson toxique. En octobre 2016, le jeune lycéen de 17 ans est retrouvé inconscient dans un état critique dans un lit. Il a fait un arrêt cardio-respiratoire. Pendant 4 à 5 heures, les pompiers se sont battus pour le sauver, en vain. Sa mère s'est confiée dans un bouleversant témoignage auprès de l'Express. "La mort de Ronan a été un choc. C'était un garçon qui avait la tête, il ne se droguait pas (...). Cela devait être la première fois, ou peut-être la deuxième, que Ronan prenait de la codéine. Mais il était asthmatique et ne pouvait pas supporter cet antidouleur. Les parents doivent savoir qu'en fonction de l'état de santé de leur enfant, la première prise peut être fatale."
La maman de Ronan n'est pas la seule à se battre contre ce dangereux cocktail. Début mai, une lycéenne de 16 ans a fait une overdose de codéine. Elle avait ingéré plusieurs médicaments : du Paderyl, du Klipal et du Tramadol. Les deux premiers sont des médicaments codéinés en vente libre, l'autre est un antalgique puissant. La mère de Pauline, Christelle Cebo, fait tout son possible pour "savoir comment (sa) fille est décédée". Elle a même lancé une pétition sur change.org pour interdire la "vente libre de la nouvelle drogue des ados" qui a réuni plus de 51 000 signatures.
Suite à ces drames, mi-juillet, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé que désormais, les médicaments à base de codéine seraient vendus uniquement sur ordonnance afin de "mettre un terme à des pratiques addictives dangereuses et potentiellement mortelles". Réagissant à cet arrêté à effet immédiat, Catherine, la mère de Ronan, a déclaré à l'Express : "C'est une bonne chose. Mais cela ne supprime pas tous les risques, notamment quand les médicaments se trouvent dans l'armoire à pharmacie familiale". Une mise en garde que tous les parents d'ados devraient prendre très au sérieux.