Les supportrices non mariées pourront bénéficier de soins durant la très controversée Coupe du monde au Qatar, a annoncé le pays organisateur ce jeudi 3 novembre. Si cette annonce semble lunaire tant la question ne se pose pas dans bien d'autres pays, elle permet de clarifier les choses dans un émirat où les relations sexuelles hors mariages sont interdites.
Ainsi, le Qatar ne demandera pas leur statut marital aux spectatrices nécessitant un traitement médical sur place. "On ne demandera pas aux personnes si elles sont mariées ou non, leur sexe, leur nationalité ou leur religion", a déclaré le porte-parole chargé des questions de santé au sein du comité d'organisation, Youssef Al-Maslamani, lors d'une conférence de presse à Doha. "On leur posera des questions sur leur état de santé et pas leur situation personnelle", a-t-il ajouté, interrogé sur le sujet.
Dans cet État du Golfe conservateur, qui accueillera des supporters venus du monde entier du 20 novembre au 18 décembre, il était légitime de se poser la question du statut des supportrices non mariées. En plus d'être interdites, les relations sexuelles hors mariages peuvent être punies de sept ans de prison. Les ONG ont cependant précisé que de telles sanctions n'avaient (heureusement) pas été appliquées récemment, encore moins envers des touristes ou des expatriés.
Jusqu'à présent, les ambassades recommandaient aux voyageuses enceintes de se munir d'un certificat de mariage au cas où elles auraient besoin de soins médicaux. Par ailleurs, pour réserver une chambre d'hôtel en couple, il faudrait en théorie montrer également ce document. Dans les faits, la plupart des établissements ne le demandent pas, précise Franceinfo.
Cette dernière annonce s'ajoute à une liste de déclarations "rassurantes" de la part du comité d'organisation qatari. Le Qatar est en effet très critiqué en matière de respect des droits humains. Les personnes issues de la communauté LGBT notamment sont victimes d'arrestations musclées, voire emprisonnées et maltraitées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, comme l'a récemment rappelé l'ONG Human Rights Watch.