La Saint-Valentin n'a pas toujours été aussi rose qu'elle ne l'est aujourd'hui. Rythmée par les coups de fouets donnés aux femmes et censés les rendre plus fécondes durant la Rome antique, elle s'est ensuite consacrée aux célibataires dès le Moyen-Age. Et aujourd'hui encore, chaque pays a sa propre conception de cette fête de l'amour. Ainsi aux Etats-Unis, on couvre d'attention tous ses proches, célébrant l'amour au sens large et au Japon, il est de coutume pour les femmes d'offrir des chocolats à ses supérieurs hiérarchiques masculins.
Et ce ne sont pas les seules curiosités insolites de la Saint-Valentin. Ainsi, si de nos jours, certains amoureux s'offrent un dîner romantique, des roses ou des chocolats, durant l'ère victorienne, on pouvait aussi recevoir des "Vinegar Valentines", des cartes postales pour le moins... acides.
En effet, ces cartes caricaturales qui circulaient au 19e siècle étaient bien peu courtoises et l'heureux destinataire était généralement une personne que l'on détestait, profitant de ce jour dédié à l'amour pour la couvrir d'insultes et la dénigrer, en tout anonymat bien sûr. Si bien que parfois, la Poste faisait elle-même barrage à sa distribution.
Et, comme le confie Annebella Pollen, conférencière en art et histoire du design à la Brighton University, à Collectors Weekly : "Vous pouviez les envoyer à vos voisins, à vos amis, à vos ennemis, ou bien encore les envoyer à votre prof, votre patron ou à des personnes dont vous vouliez repousser les avances. Vous pouviez les envoyer à des gens que trouviez trop laids ou gros, qui buvaient trop, ou à des gens agissant au-dessus de leur condition sociale. Il y avait une carte pour presque tous les problèmes !"
Cette carte, par exemple, était envoyée aux amants ayant déçu leurs dames/maîtresses.
Sur cette carte, datant de 1910, une épouse et son mari sont moqués car la femme serait perçue comme celle portant la culotte dans son couple. Une hérésie pour l'époque.
Les hommes ne sont pas non plus exclus de ces cartes acides. A l'instar de celle-ci, datant de 1907, se moquant d'un monsieur au prétexte qu'il était chauve. Vous l'aurez compris, tout était bon pour chercher des poux à quelqu'un en ce jour de l'amour.
Lorsque l'on était une femme à l'ère victorienne, il ne fallait pas non plus faire de l'ombre aux autres. Ici, la carte souligne que malgré les jolies courbes de sa destinataire, il n'y a bien que sa mère qui pourrait la trouver jolie. Charmant.
Les amoureux qui expriment leurs sentiments en public étaient également susceptibles de recevoir une missive leur rappelant combien il est malvenu de dévoiler son amour ailleurs que chez soi.