Ça y est, on est reparti·e·s pour quatre semaines (minimum) d'isolation. Au programme : de longues heures à patienter et à se distraire comme faire se peut. "Heureusement" pour notre mental, on a déjà de l'expérience. Deux confinements dans les pattes qu'on a dû meubler pour ne pas (trop) craquer.
Des soirées, des week-ends à chercher la moindre petite activité qui nous remonterait le moral jusqu'au soir, entretiendrait le lien avec celles et ceux qui sont loin, nous ferait découvrir des plaisirs inédits ou oubliés. Clairement, on serait dingues de ne pas puiser dans ce savoir acquis par la force des choses.
Afin d'embellir les journées à venir et d'aider qui le souhaite à se sortir de l'ennui, on a donc décidé de proposer quelques idées brillantes et incarnées. Ou plutôt, de rassembler les rituels relaxants de femmes âgées de 22 à 60 ans, qui, comme nous, ont tout essayé pour moins déprimer, flipper, perdre pied au gré d'un quotidien monotone et oppressant. Et finalement, ont trouvé des remèdes qu'il est urgent de communiquer.
Pour ce faire, voici la liste de 40 passe-temps, hobbies doudou, activités personnelles et passionnantes qui nous portent et nous font tenir. A essayer sans attendre.
- "Je commence ma journée en prenant soin de moi, en faisant du yoga et un peu de méditation. Ça m'aide à calmer mon mental et je me sens fière de moi, plus confiante en mes ressources.
- La nature a aussi pris de plus en plus de place dans mes bonheurs simples (j'ai la chance d'avoir des lieux de balade superbes tout près de chez moi). J'ai développé mes connaissances en plantes sauvages comestibles et médicinales en faisant des sorties avec une herboriste ces derniers mois. Et cette passion, qui n'est pas nouvelle mais qui se confirme, est une vraie source de joie. Cueillir des plantes au rythme des saisons est apaisant car cela me rappelle le fait que tout est cyclique. Même quand tout semble mort la vie se prépare à renaître, cette pensée m'aide à être plus patiente et accepter ce que je ne peux pas changer.
- Etre seule face à moi-même m'a obligée à être plus introspective, j'ai observé mes émotions et mon dialogue mental, et je m'exerce à être une meilleure compagnie pour moi-même, à ne pas m'auto-saboter avec des pensées critiques, jugeantes, effrayantes. J'essaye autant que possible de rester dans le présent plutôt que de revisiter le passé ou de m'embarquer dans des scénarios anxiogènes sur l'avenir. Cette période m'a appris à avoir une meilleure relation avec moi-même.
- Je chéris les liens affectifs, avec ma famille et mes ami·e·s. Les échanges, même à distance, m'aident énormément à garder un sentiment d'appartenance au monde. Partager nos ressentis, nos joies et nos peines, se soutenir et s'encourager, c'est essentiel. Depuis un an, j'accorde plus d'importance à la qualité de mes relations amicales et familiales, je les vois comme des jardins à entretenir..."
- "J'ai pris un abonnement dans un centre de bien-être pour me réserver des moments pour moi. Deux à trois fois par semaine, je m'isole dans la chambre avec mon tapis de yoga, parfois mon Swiss Ball, mon ordinateur branché sur Zoom, et c'est parti pour une heure de yoga, pilates, Postural Ball, port de bras ou méditation avec une dizaine d'autres femmes, chacune chez soi, avec un·e super prof qui corrige et encourage si besoin.
- Je suis bien contente d'avoir pris l'abonnement payant de l'appli de méditation Petit Bambou en janvier 2020... qui me sert presque tous les jours, depuis.
- Avec ma fille de 5 ans et demi, j'ai redécouvert la joie simple du dessin et de la peinture, même du coloriage. On a acheté du bon matériel pour faire ça bien, ensemble. Toujours avec elle, j'ai pris goûts au jeux de société (simples) en famille, alors que ça n'a jamais trop été mon truc. À nous les parties de Docteur Maboule, Puissance 4, Risk Junior, Qui est-ce ? ou Memory. Les puzzles aussi ! Lui inventer des "jeux maison" où il est question de voyages à l'autre bout du monde nous offre un peu d'évasion, sinon.
- Et puis le plus grand bonheur sans doute : se mettre de la bonne musique, de plein de genres différents, et danser, tous ensemble !"
- "Je me suis mise à la customisation de sneakers : cela fait le bonheur de mes proches, ça m'occupe et m'empêche de fumer, et agit comme une sorte de méditation en me faisant me concentrer et faire le vide dans ma tête. Une nouvelle activité découverte à la faveur d'errances sur TikTok (comme quoi d'une activité merdique peut naître quelque chose de vertueux).
- La lecture des Cahiers d'Esther, de Riad Sattouf, avec mes enfants. C'est brillant, intelligent et drôle. Découvrir une oeuvre écrite en communion transgénérationnelle, c'est trop cool. Retourner ensemble à la librairie pour acheter les tomes suivants, un vrai bonheur."
- "Lors du premier confinement, j'en ai profité pour planter plein de trucs sur ma terrasse et faire des siestes au soleil. J'adore la littérature américaine et pourtant, je n'avais jamais lu Paul Auster : j'ai dévoré 4 3 2 1, qui est devenu mon livre culte. Dense, puissant, drôle et triste, le style est dingue et le déroulé incroyable. Tellement magique que j'ai continué avec Léviathan, puis j'ai écouté plein d'interviews tellement l'ouvrage me manquait.
- J'adore les replays d'Arte (je sais que ça fait snob de dire ça, mais il n'y a pas que des émissions complexes pour intellos chiants, loin s'en faut). Et là, comme j'avais plus de temps, je les ai dévorés.
- Le deuxième confinement, je l'ai passé à moitié chez mes parents, qui ne sont pas bien loin mais c'est la campagne, et être avec d'autres êtres humains, ça change tout. Etonnamment, on ne s'est pas tapé sur le système, tout s'est plutôt bien passé. Niveau culture, j'ai lu la trilogie pour ado A la croisée des mondes, de Philipp Pullman : génial, vraiment génial. J'ai aussi lu un polar marseillais excellent avec une intrigue autour des arts premiers : Le pays oublié du temps, de Xavier-Marie Bonnot.
- Pour ce troisième confinement, j'ai pris acte des deux premiers : je retourne 3 semaines chez mes parents, j'ai racheté un polar marseillais et je compte regarder l'adaptation sérielle d'A la croisée des mondes par la BBC. Je commence Danseur, un livre de Column Mc Cann sur la vie de Noureïev : ça a l'air assez trash et je pense que je vais aimer.
- Côté sport, avant, je faisais un peu de yoga le matin. Depuis un an, c'est 45 minutes chaque soir ou presque, sans pression. Quand j'ai la flemme et que je préfère glander, pas de jugement, tout va bien. Je crois que ça m'a appris à être un peu plus bienveillante avec moi-même.
- J'étais abonnée toute l'année 2020 à la revue America, j'ai découvert plein de super bouquins géniaux, lu de supers articles. Bref, un bain de littérature, d'Histoire et d'actualité étatsuniennes.
- Je ne sais pas bien pourquoi, mais toute l'année, j'ai écouté en boucle Bon Entendeur. Ça m'a filé la patate.
- Et enfin, pas fait exprès, mais j'ai lu le premier Aspirine de Joann Sfar au premier confinement, acheté le deuxième pour le deuxième confinement, et je viens d'acheter le tome 3. Message à Joann Sfar : on dirait que ce serait le dernier épisode, OK ?"
- "Marcher avec mes copines le long des plages du littoral lorientais. Chacune raconte ses joies et ses peines. Ça fait beaucoup de bien.
- Revoir quasi toute la famille comme au dimanche de Pâques, juste une journée, dans le respect des gestes barrières.
- Avoir, comme la semaine dernière, un rencard Tinder sur la plage à 17 heures avec quelqu'un avec qui je discutais depuis un moment, et finir avec lui dans ma voiture à 22 heures ! A un moment, il faut se faire plaisir, et un peu de folie fait le plus grand bien... On va tous péter un plomb, bordel, sinon."
- "Ce qui me fait tenir, c'est de faire la cuisine et en particulier d'apprendre à faire des trucs. Des conserves de pickles, des brioches ou des bouillons, des choses qui prennent du temps. Bref, avoir toujours un projet culinaire en cours.
- Et sinon, le yoga kundalini est probablement l'une des activités qui me fait le plus décrocher du réel et prendre du recul, au point que je me suis retrouvée à en faire parfois tous les jours."
- "Le sport en premier. Il fallait que je trouve le moyen de compenser le fait de ne plus aller au bureau à vélo et aussi que je ne puisse plus aller à l'aquabiking, ni à la danse. Du coup, c'est séance matin et soir. En plus de me permettre de rester active, c'est aussi un moment qui me permet d'oublier un peu tout ce qui se passe et de me 'perdre' dans l'effort. Bon, c'est un peu devenu maladif à ce stade mais vu que les choses ne s'arrangent pas...
- Après, avec le retour du printemps, nous allons planter des trucs sur notre balcon et nous occuper des plantes. Rien de plus apaisant que regarder pousser quelque chose. Je pense qu'on en aurait moins bien pris soin si nous n'avions pas été confinés car on est souvent pas à la maison en temps normal.
- Et sinon rien à voir, mais je m'aperçois que j'observe vachement plus les voisins... Je m'interroge sur leurs vies, leur quotidien. Cela m'occupe mais je me dis que ça n'est pas forcément très sain (rires). Je n'en suis pas à sortir les jumelles pour les épier, mais avant je m'en tamponnais total alors que maintenant je regarde beaucoup plus."
- "Avec les différents confinements qu'on a eus, j'ai commencé à me mettre à l'aquarelle. Cela faisait plusieurs années que je voulais essayer, mais je n'avais jamais pris le temps réellement. Je trouve ça vraiment apaisant et ça occupe bien l'esprit. Avec de la musique en fond, c'est vraiment quelque chose qui me fait du bien.
- Sinon, je passe beaucoup de temps à faire de la photo, j'en fais depuis quelques années. Mais je me suis lancée dans l'auto-portait et j'essaye de sortir un peu de ma zone de confort. Ça me fait tester des choses dont je n'avais pas l'habitude.
- Je prends le temps d'écouter des albums vraiment en entier, chose encore que je ne faisais pas. Là, je me pose et j'ai vraiment une écoute active. En plus de ça, ça te fait ressentir plein d'émotions différentes et ça permet de voyager un peu dans sa tête."
- "Depuis quelques années, j'aime suivre des cours de philo ou d'histoire de l'art. Depuis mars dernier, je le fais à distance : ça permet de remettre les choses en perspective, de prendre du recul, de se changer les idées, de réfléchir... et de ne pas tourner en rond (je recommande Philosophy Is Sexy, ou les cours du Grand Palais, par exemple).
- Lire plus que jamais, pour voyager dans sa tête, changer de cadre.
- Faire des albums photos en ligne, que tu reçois imprimés ensuite. Un moyen pour enfin gérer toutes ces photos stockées dans mon téléphone depuis des années, et revivre tous ces chouettes moments. Ça aide à se concentrer sur le positif.
- Essayer d'apprendre à cuisiner, parce que c'est hyper satisfaisant de produire quelque chose (et de le manger). Et que la bouffe, c'est la vie."
- "Pendant le premier confinement, je m'étais installée dans la maison de la famille de mon copain vers Royan. Je n'avais pas beaucoup de travail, alors je me suis mise a la broderie. J'ai fait des tas de t-shirts pour lui, tous horribles. Et quand je n'ai plus eu de t-shirts sous la main, j'ai commencé à broder ses caleçons. J'avais l'impression d'être douée alors que j'étais très nulle, mais ça me détendait beaucoup, du coup, j'ai gâté tout mon entourage.
- Je change aussi la disposition de mon appartement toutes les deux semaines, ça me fait l'effet d'un nouveau départ sans quitter la maison. Et je suis devenue une acheteuse compulsive sur LeBonCoin.
- Autre rendez-vous sympa : on s'est mis a l'oenologie en suivant un livre dans lequel, chaque semaine, tu fais des dégustations (une bonne raison de boire, en gros)."
- "Je me suis organisé des séances de sophrologie avec images de lieux de vacances très précises. De quoi réussir à m'évader et à m'apaiser en même temps.
- Mon gros projet des confinements : la réfection de mon appartement, pièce par pièce. Il n'y en a que deux, mais ça m'a quand même bien occupée et divertie !"
- "Faire à manger, préparer des trucs délicieux qui font du bien au corps et à la tête. Je ne faisais pas forcément beaucoup la cuisine avant et c'est devenu un vrai plaisir. Apprendre à faire des bonnes choses, ça met de bonne humeur. Et en ce moment, on en a besoin.
- Côté lecture, j'ai parcouru plein de magazines qui ne parlaient pas uniquement de confinement et de coronavirus. Je n'ai lu qu'un seul livre : Changer l'eau des fleurs, de Valérie Perrin. C'était super. Très calme et lent, j'ai beaucoup aimé. D'autant plus que ça correspondait à un moment où tout était calme et lent dans mon quotidien, mais où, paradoxalement, j'avais l'impression que tout allait trop vite et que je loupais plein de moments.
- J'ai aussi revu beaucoup de mes films d'ado préférés : Princesse malgré elle, 10 bonnes raisons de te larguer... que des choses qui me faisaient revenir à une époque plus insouciante. La série Outer Banks, soit 8 heures de fiction sans Covid où les gens passent leur vie dehors. Ou encore des dessins animés, un rituel qui me rappelait les dimanches de mon enfance quand il pleuvait dehors et que je ne savais pas trop quoi faire. C'est un peu la sensation que j'ai eue pendant ces confinements, finalement.
- Sinon, je me suis découverte une passion pour le crochet et je suis en train de réaliser un teckel en crochet inspiré du chien de ma meilleure amie, qui s'appelle Nestor. C'est beaucoup plus compliqué que ce qu'on croit ! Mais c'est sympa, ça passe le temps, et ça sort des écrans.
- Et puis ce qui marche pour me faire relativiser, c'est l'espoir que ma vie reprenne son cours et que tout ça se termine. On a passé un peu plus d'un an à vivre cette période difficile, et on a tenu. Envisager les choses comme ça, comme une prouesse, une époque qui un jour sera révolue, m'évite de trop broyer du noir."
- "Lors de la première semaine de confinement, j'ai participé à nombreux apéros en visio. Mais c'était plus déprimant qu'autre chose, en fin de compte.
- Je me suis donc rabattue sur un choix de séries dépaysantes, comme Outlander qui se passe en Ecosse sur plusieurs temporalités, ou loufoques, comme Brooklyn 99.
- J'ai aussi programmé des soirées à thème variable : un soir à visiter les sites des musées, un soir à assister à des concerts live et à s'accorder des moments de danse, un soir axé voyages et gastronomie avec la série-documentaire Somebody Feed Phil aux quatre coins du monde...
- De manière plus résumée, j'ai fait des sorties photos, des défis Facebook, changé de circuit de promenade souvent pour explorer de nouvelles rues, réécouté des vieux disques pour être propulsée à une autre époque. Et lu, lu, lu des romans ou des livres sur des expos. J'ai également évité les grandes décisions du genre "j'apprends l'italien" ou "je fais tous mes albums photos". C'est une lutte un peu désordonnée contre le vide et l'enfermement. On tient bon mais putain, c'est long et ça n'empêche pas le découragement, l'ennui et l'angoisse. Ça permet juste de les supporter et c'est peut-être ça, le secret."