Cette année, je fête mes trente ans. Dans deux semaines, exactement. Un petit cap qui me réjouit plus qu'autre chose, et que je comptais bien célébrer avec mon entourage il y a quelques mois encore. A l'époque, je m'imaginais même réserver un bar, un resto, partir en week-end ; bref, tout un tas de scénarios pas vraiment extraordinaires si on y réfléchit, mais qui ne resteront qu'au stade de projet puisqu'étouffés dans l'oeuf par le Covid-19. Et par le karma, un peu aussi.
Je m'explique. En mars, quand le gouvernement français a pris la décision de confiner les territoires pour le bien de tou·te·s, j'ai dit à qui voulait l'entendre que j'étais "ravie d'être née en novembre car tout serait fini d'ici-là". Et que donc, je pourrais librement fêter mon année de plus si symbolique, contrairement à mes proches qui ont dû passer par Zoom pour souffler leurs bougies. Ah. Ah. Ah. Nous voilà en novembre, et rien n'est fini, c'est même tout l'inverse.
On est reparti·e·s pour un tour, on se terre dans nos foyers à l'abri des regards et des rassemblements amicaux ou familiaux, et on attend sagement que ça passe. Parce que c'est la seule façon de se protéger et de protéger les autres. Rien qui ne demande des compétences hors-pair, ou qui ne se mesure aux malades et celles·ceux qui les soignent, aux personnes vulnérables psychologiquement et en grande précarité, ou encore à celles qui ne sont pas en sécurité dans leur propre foyer, mais qui fout quand même un sacré coup au moral.
30 ans en reconfinement, ça restera dans les annales. Alors autant faire en sorte que "ce jour compte", comme disait Jack Dawson... juste avant de sombrer. Ça passe par se faire plaisir, s'écouter, organiser des petits événements à distance avec son cercle proche ou non (et potentiellement mater Titanic version longue). Voici cinq idées qui changent de l'éternel apéro en visio.
Pendant le premier confinement, de nombreuses initiatives à distance ont vu le jour pour combler nos longues journées à rester cloîtré·e·s chez soi. Depuis le 30 octobre, on peut de nouveau retrouver quelques joies de quarantaine, comme celle d'assister à un cours... virtuel. Le principe est simple : on sélectionne le domaine qui nous plaît le plus parmi tout un tas de propositions en ligne, on se fait ce petit cadeau à nous-mêmes et on allume son ordinateur le jour-J.
Création de cocktails, concoction de notre plat préféré en suivant la recette d'un·e chef·fe, mais aussi atelier d'écriture, de musique, de danse : il y a l'embarras du choix, que l'on opte pour une version seul·e ou accompagné·e. Il ne reste plus qu'à prendre une décision (voire plusieurs), et à trinquer à sa santé.
L'unique chose que l'on peut contrôler cette année, c'est notre ordinateur et la télécommande. Alors autant en profiter pour la monopoliser et se préparer une journée à thème. Quitte à poser un congé pour profiter pleinement de ces vingt-quatre heures qui nous sont dédiées, et enchaîner les oeuvres d'art. Des visites (virtuelles) au musée, des albums qu'on ne prend jamais le temps d'écouter, des podcasts à la chaîne, des monuments de littérature...
Aujourd'hui, on ne fait que ce qui nous réjouit. Ce qui signifie se plonger dans un trou noir de films, de livres, de morceaux... sans perdre une minute. Le tout rythmé par petit-déjeuner, déjeuner et dîner beaucoup trop copieux et bien mérités, sur lesquels on ne manquera pas de placer quelques chandelles pour marquer le coup. Être solo, ça peut être bien parfois. Mais sinon, on peut aussi faire tout ça connectée avec ses meilleur·e·s pote de l'autre côté de l'écran.
Recevoir des colis a toujours un petit côté festif. Même à notre propre initiative. Un cadeau qu'on s'offre soi-même, qu'on attend à la fenêtre dès le mail d'expédition reçu, et qu'on s'empresse d'aller récupérer chez le gardien pour tout déballer dans le salon sans grand soin.
Cette année, si on compte aussi sur la générosité et l'inventivité des autres pour nous combler (pression), on ne manque pas de se rendre sur le "click and collect" des commerces alentours, ou sur le site de marques éthiques, pour s'accorder un présent sympa qui nous fera (presque) oublier qu'on ne pourra pas l'exhiber avant des mois.
Les jeux de société, c'est cool, mais tout·e seul·e, beaucoup moins. Forcément, si vous êtes confiné·e à cinq, votre partie de Monopoly sur la table basse du salon sera plus animée que s'il n'y a qu'un (triste) petit pion. Encore une fois, Internet fait des merveilles et les versions en ligne de nos plateaux favoris connaissent un succès fou depuis qu'on ne peut plus sortir de chez nous.
Le Skribbl, particulièrement. Un wannabe Pictionnary qui a déchaîné les passions au printemps, et dont le principe est simple : plusieurs participant·e·s doivent deviner quel mot on a caché derrière notre affreux gribouillage (traduction de "scribble", en anglais, soit dit en passant). Comme c'est notre anniversaire, personne n'osera nous dire que notre lama ressemble à un requin marteau borgne, et on ressortira forcément gagnant·e de cette humiliation.
La bouffe, c'est la vie, et le confinement ne nous fera pas dire le contraire. Reclus·e seul·e ou à deux, on transforme notre cuisine en pâtisserie et on se lance dans la préparation d'un ou plusieurs gâteaux, tartes, cakes dont la simple odeur qui s'échappe du four nous rendra heureux·se.
Le moelleux au chocolat noir de notre grand-mère, le fraisier de Cyril Lignac, la recette de flan chopée sur Instagram : on tente un maximum d'options histoire qu'il y en ait au moins une qui ne ressorte pas complètement cramée. Et qui sait, peut-être que cette activité d'un jour nous donnera des idées de reconversion pour plus tard ? Ou en tout cas, un peu de baume au coeur, avant de célébrer comme il se doit l'année prochaine.