Lundi 7 octobre, Libération a annoncé la mort du metteur en scène et acteur Patrice Chéreau des suites d'un cancer du poumon. Il était considéré comme l'un des maîtres de la scène européenne.
Né le 2 novembre 1944 à Lézigné (Maine-et-Loire), ce fils cadet d'un couple de peintres grandit à Paris, et se découvre très tôt une passion pour les planches. À 16 ans, il rejoint la troupe du Lycée Louis-le-Grand, avant de mettre en scène, à seulement 21 ans, L'Héritier du village de Marivaux au Festival de Nancy. L'année suivante, en 1966, il prend la direction de son premier théâtre, à Sartrouville (Yvelines) jusqu'à la faillite de celui-ci, en 1969.
Il prend alors la direction de l'Italie, où il intègre le Piccolo Teatro de Milan, à la demande de Paolo Grassi. Profondément marqué par les événements de Mai 68, Patrice Chéreau y propose des relectures engagées de Marivaux, du Chilien Pablo Neruda ou de l'Allemand Tankred Dorst.
En 1971, il est nommé codirecteur du Théâtre national populaire de Villeurbanne. Dix ans durant, il marque les représentations de son empreinte, avant de reprendre la direction du Théâtre des Amandiers, à Nanterre, de 1982 à 1990. Il y met notamment en scène Hamlet de Shakespeare pour le Festival d'Avignon, en 1988, et remporte cinq Molières.
Parallèlement, Patrice Chéreau s'essaye au cinéma, en tant qu'acteur d'abord, pour Andrzej Wajda (Danton, 1982) ou encore pour Youssef Chanine (Adieu Bonaparte, 1985). Comme scénariste et comme réalisateur, surtout, de La Chair de l'orchidée coécrit avec Jean-Claude Carrière, en 1974, à La Reine Margot, vingt ans plus tard, qui lui vaut de décrocher cinq César, alors que le film est primé deux fois à Cannes. Il réalise ensuite Ceux qui m'aiment prendront le train, nommé 11 fois aux César en 1999, et pour lequel il obtient le César du meilleur réalisateur. Ses quatre dernières incursions au cinéma, dont Intimité, Ours d'or à Berlin en 2001, sont le fruit d'une collaboration avec Anne-Louise Trividic, avec qui il coécrit les scénarios.
Lui qui disait « cinéma, théâtre, avec les acteurs, je fais de moins en moins la différence. J'ai renoncé à l'idée de me spécialiser » a aussi une passion pour l'opéra. Il a mis en scène, depuis 1969, onze œuvres, dont la dernière, Elektra de Richard Strauss, ovationnée au Festival d'Aix-en-Provence en juillet dernier.
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