En Angleterre, de nombreux enfants noirs vivent l'école comme une mauvaise expérience en raison de leurs cheveux. C'est ce que montre une étude de l'université De Montfort à Leicester diffusée jeudi 16 mai.
Les chercheurs ont voulu savoir si les écoliers pouvaient être discriminés en fonction de leurs cheveux. "C'est un enjeu important qui doit être souligné. Personne ne devrait faire l'objet de discriminations en raison de son apparence naturelle et nous voulions montrer que cela se produisait dans les écoles britanniques, car nous avions entendu des anecdotes à ce propos", souligne Sarah Younie, professeure en innovation en éducation.
Ils ont alors interrogé un échantillon limité de mille personnes, parents et élèves. Un enfant sur six estime vivre une mauvaise expérience à l'école en raison de ses cheveux. Près de la moitié des élèves (46%) ont affirmé avoir un problème avec leurs cheveux contre 27% des adultes (qui se souviennent pourtant avoir mal vécu l'école).
D'ailleurs, la quasi-totalité d'entre eux (95%) aimerait que les lois changent et protègent mieux des discriminations capillaires, comme aux États-Unis. La municipalité de New York a en effet en début d'année adopté un texte permettant aux victimes de harcèlement ou discriminations en raison de leurs cheveux de les attaquer en justice. C'était une première aux États-Unis.
"Les résultats montrent que les enfants noirs et métisses subissent des pressions constantes pour s'intégrer à l'école et dans une société qui ne comprend pas ou ne valorise pas leur type de cheveux afro. C'est un fardeau générationnel", affirme Michelle De Leon, fondatrice de la Journée mondiale de l'afro.
Dans une tribune du Guardian partagée notamment par Vernon François, le coiffeur de stars comme Lupita Nyong'o et Solange, une professeure reprend les résultats de cette étude et s'indigne de la situation. "Les professeurs blancs comme moi ne devraient pas contrôler les cheveux des élèves noirs", s'indigne-t-elle.
"J'ai vu des directeurs d'école dire à des garçons avec des tresses et des afros qu'ils ne seraient jamais pris au sérieux s'il n'adoptaient pas une coiffure plus 'professionnelle'", raconte cette enseignante du nom de Holly Rigby.