Amnesty International, Oxfam France et CCFD-Terre Solidaire ont appris il y a trois jours que l’accès au salon de l’armement Eurosatory, qui se tient du 11 au 15 juin à Villepinte en Seine-Saint-Denis, leur était refusé. « Le bruit a circulé que nous, les ONG, préparions une action au salon », estime Pierre Motin, chargé des relations médias chez Oxfam France. Malgré tout, dix membres de ces organisations attendaient ce mardi matin le public devant le salon pour faire passer leur message. Engagées dans une campagne pour la régulation des armes à travers Le Monde, elles comptaient profiter de l’événement pour attirer l’attention des médias sur des transactions d’armes menées en violation du droit international. Elles dénoncent notamment la présence au salon de fabricants fournissant des armes à la Syrie, comme l'Italien Selex Galileo, et l'entreprise russe Rosoboronexport.
Du 2 au 27 juillet se tiendra à l’ONU une conférence pour l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes. Les ONG entendent faire pression sur les États présents au Conseil de sécurité, parmi lesquels la France, quatrième exportateur d’armes au monde, pour que des outils de régulation soient mis en place.
Le Groupement des industries françaises de défense terrestre (GICAT), l’un des principaux organisateurs du salon, n’a pas communiqué les raisons justifiant le refus essuyé par les organisations. D’après Le Monde, Jean-Albert Epitalon, du Gicat, a néanmoins évoqué devant les responsables des associations « la position de l'État, qui a eu vent d'actions de (leur) part, et qui préfère ne pas prendre de risques ».
Viviane Clermont
(Source : lemonde.fr)
Crédit photo : eurosatory.com
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