Aujourd'hui, il n'est pas rare de croiser dans la rue des jeunes qui marchent d'un pas décidé, avec des écouteurs vissé aux oreilles, ou un casque qui les isole des bruits ambiants. Parfois, on entend même le son qui s'échappe de ces écouteurs tant ceux et celles qui les portent en ont poussé le volume.
Une habitude qui n'est pas sans risque : une étude publiée dans la revue spécialisée BMJ Global Health a établi que 24% des 12-34 ans, soit près du quart d'entre eux, pourrait perdre une part de leurs capacités auditives si elles et ils ne changent pas ce comportement, car le volume de la musique serait réglé à "un niveau dangereux". Jusqu'à un milliard de jeunes adultes et d'adolescents s'exposeraient à ce risque en utilisant leurs écouteurs, ou en fréquentant des salles de concert bruyantes.
"Il est urgent que les gouvernements, l'industrie et la société civile accordent la priorité à la prévention mondiale de la perte auditive en promouvant des pratiques d'écoute sûres. Les normes, recommandations et boîtes à outils mondiales de l'OMS sont disponibles pour aider à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'initiatives politiques et de santé publique visant à promouvoir une écoute sans risque dans le monde entier", déclare le collectif international de chercheurs à l'origine de l'étude, qui a passé au crible les études antérieures sur les appareils d'écoute personnels et les salles de concert bruyantes qui ont eu lieu entre 2000 et 2021. 33 études concernant au total 19 000 personnes ont été incluses dans l'analyse.
Selon l'OMS, plus de 430 millions de personnes de tout âge dans le monde souffrent actuellement d'une perte auditive invalidante. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, puisqu'ils ne respectent pas, pour certains, les normes en vigueur. Ainsi, selon le site economie.gouv.fr, "l'exposition à un niveau moyen de bruit continu supérieur à 80 dB(A), 8 heures/jour, ou l'exposition à des bruits impulsionnels même de courte durée (< 2 secondes), suffisent pour provoquer des pertes auditives".
"Des cas récurrents ou même uniques d'écoute non sécurisée peuvent causer des dommages physiologiques au système auditif, se présentant sous la forme d'acouphènes transitoires ou permanents et/ou de modifications de l'audition", ont déclaré les auteurs de l'étude.
"Les dommages causés par une écoute non sécurisée peuvent s'aggraver au cours de la vie, et l'exposition au bruit plus tôt dans la vie peut rendre les individus plus vulnérables à la perte auditive liée à l'âge", ajoutent-ils.